Les insultes homophobes sont désormais passibles d’une peine de deux à cinq ans de prison.
La Cour suprême brésilienne a décidé ce mardi que les injures homophobes seront désormais passibles d’une peine de deux à cinq ans de prison. Elles seront sanctionnées au même titre que les injures racistes. La décision a été adoptée avec neuf voix « pour » et une voix « contre ».
En 2019, la Cour suprême avait déjà qualifié l'homophobie de délit équivalent à celui du racisme, mais sans pour autant l’étendre aux comportements et injures commis envers une personne privée. Seules les discriminations à l’encontre de l'ensemble de la communauté LGBT+ étaient sanctionnables. D’après RFI, c’est l’association brésilienne LGBT+, appelée ABGLT (Associação Brasileira de Gays, Lésbicas, Bissexuais, Travestis, Transexuais e Intersexos), qui a saisi la Cour suprême.
Pour le rapporteur du jugement à la Cour suprême, Edson Fachin, il s'agissait d'un « impératif constitutionnel », pour éviter que les victimes soient « désemparées, privées de protection face aux injures perpétrées contre des personnes de la communauté LGBT++ », explique-t-il à RFI. Malgré de grandes avancées concernant les droits des personnes issues de la communauté LGBT+ (comme le mariage homosexuel autorisé depuis 2011) les crimes homophobes persistent toujours dans ce pays sud américain. D’après les chiffres l’ONG Transgender Europe, relayés par RFI, le Brésil est le pays où a été commis le plus grand nombre de meurtres transphobes au monde ces dernières années : 1 741 de 2008 à septembre 2022, loin devant le Mexique (649) ou les États-Unis (375). pour remédier à ce problème.
Lire aussi l Le gouvernement déploie un plan d’une centaine de mesures pour lutter contre la haine LGBT+