Alors qu’elle devait participer au Salon international du livre d’Alger qui s’ouvre ce mercredi 25 octobre, l’écrivaine et prix Nobel de littérature 2022, Annie Ernaux n’a pas pu s’y rendre, l’Algérie ayant refusé de lui octroyer un visa d’entrée.
Pourtant invitée par l’Institut français d’Algérie, Annie Ernaux ne pourra pas se rendre à la 26e édition du Salon international du livre d’Alger (Sila), qui s’ouvre ce mercredi 25 octobre. La raison de son absence ? L’écrivaine et Prix Nobel de littérature 2022 s’est vu refuser l’octroi du visa d’entrée en Algérie, d’après des informations du Monde et de Radio M, l’un des derniers médias libres d’Algérie.
Ni le quotidien français ni le média algérien n’ont pu obtenir la raison de ce refus. Mais selon Le Monde, la décision des autorités algériennes pourrait venir d’une tribune cosignée par Annie Ernaux en mai dernier. Cette dernière, publiée dans les colonnes du Monde, réclamait la libération du journaliste et directeur de Radio M, Ihsane El Kadi, condamné en appel à une peine de sept ans de prison – dont deux avec sursis – pour “financement étranger de son entreprise”.
La journaliste indépendante algérienne Ghania Mouffok a longuement réagi à ce refus sur sa page Facebook. “En fermant la porte de notre pays au nez d’Annie Ernaux, en lui refusant un visa pour l’Algérie, ceux qui ont pris cette décision font une triste erreur politique et culturelle, écrit-elle. On ne ferme pas la porte à une amie dans ces moments graves de confrontations culturelles aux contours dramatiques où chaque pays compte ses amis, ses alliés, pour poser sa voix et se faire entendre. […] L’Algérie ne peut pas avoir peur d’Annie Ernaux, et en l’accueillant à la place qui est la sienne d’écrivaine engagée dans notre pays où des millions de femmes savent désormais lire et écrire, vous nous auriez fait honneur en nous laissant recevoir une amie que nous ne connaissons que par son écriture, qui nous touche dans l’intimité de nos consciences de femmes adultes auxquelles les résistances algériennes ont appris l’intelligence de l’histoire, la solidarité, le refus de l’humiliation d’où qu’elle vienne.”