Cette souveraine redoutée a combattu les envahisseurs portugais pendant plus de trente ans. Parfois décrite comme une femme cruelle et cannibale, elle incarne pourtant, aujourd’hui encore, une figure majeure de la résistance anticoloniale.

Elle est de ces personnes qui font mentir les préjugés les plus tenaces. Celui qui veut que les femmes ne connaissent rien à l’art de la guerre, ou celui qui prétend que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire »*… Souveraine avisée et habile guerrière, Anna Zingha aura bel et bien marqué les mémoires, de part et d’autre de l’Atlantique.
Quand elle voit le jour, en 1582, le monde qui l’entoure est en pleine mutation. Présents dans les environs depuis un siècle et à Luanda depuis plus de vingt ans, les Portugais se sont lancés à la conquête du prospère royaume du Ndongo (une région du nord de l’actuel Angola), dirigé par le père d’Anna Zingha, le roi Kiluanji kia Ndambi. Une période sombre durant laquelle elle l’accompagne au front et est initiée aux affaires royales. À la mort du souverain, en 1617, le trône revient au frère d’Anna, qui la déteste autant qu’il la jalouse, et fait assassiner son jeune fils par peur d’un éventuel complot. Autant dire[…]