28 juin 1969 : les gays se rebellent à Stonewall

Stonewall Inn 1969
© Wikipédia

Pas facile d’être homo dans les années 1960. Mais ce soir-​là, les clients d’un bar gay de New York disent stop au har­cè­le­ment de la police. Et lancent, sans le savoir, le début du mou­ve­ment des droits LGBT, dont on célèbre ce mois-​ci les 50 ans. 

C’était une nuit de pleine lune, chaude et humide comme les étés new-​yorkais savent en offrir. Fred Sargeant avait 20 ans et l’envie de cro­quer la Grosse Pomme à pleines dents. Emménager dans le quar­tier de Greenwich Village, à Manhattan, avait son­né deux ans plus tôt la fin du secret et de la honte : dans cette enclave bohème, célèbre pour abri­ter Bob Dylan et Allen Ginsberg, il avait enfin pu assu­mer qui il était et vivre au grand jour son homo­sexua­li­té. D’ailleurs, ça n’avait pas lou­pé. Fred, un grand brun plu­tôt beau gosse, avait vite connu son tout pre­mier boy­friend : Craig Rodwell, un mili­tant de quelques années son aîné, qui venait d’ouvrir la seule librai­rie LGBT des États-Unis.

Ce 28 juin 1969, ils pas­saient ensemble une soi­rée tran­quille. « Nous étions par­tis jouer aux cartes chez des amis, raconte Fred, d’une voix posée. Mais sur le che­min du retour, nous sommes tom­bés sur une foule ras­sem­blée devant le Stonewall Inn. Il se tra­mait quelque chose. » À l’intérieur du bar gay de Christopher Street, plus de musique ni de gogo dan­seurs. La police a débar­qué. Rien d’extraordinaire : les forces de l’ordre ont pris l’habitude d’organiser des des­centes dans les lieux de la com­mu­nau­té LGBT. Officiellement, il s’agit de faire res­pec­ter la loi sur l’alcool et de lut­ter contre la mafia, qui détien­drait beau­coup de ces éta­blis­se­ments. Mais ces opé­ra­tions sont sur­tout l’occasion de se faire un peu d’argent : les amendes pleuvent sur les patrons et les clients, qui doivent subir insultes et bri­mades.[…]

Vous êtes arrivé.e à la fin de la page, c’est que Causette vous passionne !

Aidez nous à accom­pa­gner les com­bats qui vous animent, en fai­sant un don pour que nous conti­nuions une presse libre et indépendante.

Faites un don

La suite est réservée aux abonné·es.

identifiez-vous pour lire le contenu

ou

abonnez-vous

 

Partager
Articles liés