Avis de tempête au Planning familial ! Début octobre, alors que l’association prépare son traditionnel congrès national (les 26, 27 et 28 octobre), ses coprésidentes reçoivent un courrier de Marlène Schiappa. Motif ? La secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes s’inquiète de « la suppression de la valeur “laïcité” des statuts de l’association », et propose « un échange direct » afin d’évoquer les « potentielles conséquences » que pourrait avoir cette décision pour le Planning qui, rappelle-t-elle, « perçoit une subvention de l’État d’un montant de 272 000 euros chaque année au niveau central ».
Une menace à peine voilée, qui fait suite à un article paru en septembre dans Charlie Hebdo, dans lequel l’hebdomadaire accusait l’association de renier son positionnement féministe universaliste au profit d’une approche « intersectionnelle » (qui prend en compte les problématiques sexistes, mais aussi économiques, raciales ou religieuses). En février, déjà, le journal satirique avait publié une enquête explosive sur le mouvement, l’accusant de « renoncer à la laïcité » et de verser dans le relativisme culturel, jusqu’à tolérer l’excision par respect des particularismes religieux. De quoi donner des sueurs froides et nous interroger : le Planning a‑t-il renié ses valeurs ?