Consommer les animaux et les femmes procéderait-il d’une même pulsion virile de domination ? Cette interrogation nourrit la réflexion de chercheuses et de militantes sur la voie de la convergence des luttes féministes et antispécistes.

C’est une conserverie bretonne qui a le bon goût d’appeler son produit le Pâté d’Cochonne, assorti du dessin d’une truie en maillot de bain. Ou une boucherie du Val‑d’Oise dont l’affiche en 4 × 3 montre une femme en sous-vêtements, une pièce de viande sur l’épaule, surmontée du slogan : « retrouvez les meilleurs plans crus près de chez vous ! ». Ou encore cette journée spéciale, le 14 mars, qui ravit la presse masculine anglo-saxonne : lancée semble-t-il par un DJ américain, popularisée grâce au Web, la Steak and blow job day (« journée du steak et de la fellation ») invite les femmes à gratifier leur partenaire d’une gâterie sexuelle et d’une savoureuse pièce de viande.
Consommer les femmes et les animaux procéderait d’une même pulsion, virile, carnassière. Militante et chercheuse indépendante, coautrice de Solidarité animale. Défaire[…]