fbpx
michael prewett CrbI6xF1vtA unsplash
© Michael Prewett

Non mixi­té : divi­ser pour mieux lutter ?

Dans une chro­nique pour le quo­ti­dien Libération, le jour­na­liste Luc Le Vaillant a dénon­cé, mi-​avril, la tenue d’une réunion inter­dite aux hommes au sein de sa rédac­tion. Ce genre d’espace non mixte, cen­sé libé­rer la parole, « par­ti­cipe d’une ten­ta­tion sépa­ra­tiste qui tor­pille la néces­saire entente entre les sexes », écrit-​il. La cri­tique rap­pelle celles émises contre le fes­ti­val afro­fé­mi­niste Nyansapo, en 2017. Certains ate­liers y étaient réser­vés aux femmes non blanches. Le débat est donc tou­jours d’actualité : faut-​il en pas­ser par la non-​mixité pour faire avan­cer l’égalité ? 

Natacha Polony

Directrice de la rédac­tion de Marianne

« Le prin­cipe de non-​mixité réduit les hommes à un sta­tut de bour­reaux domi­nants et les femmes à celui de vic­times domi­nées. La non-​mixité raciale relève de la même logique : obses­sion­nel­le­ment enfer­mer les indi­vi­dus dans une ­sup­po­sée iden­ti­té. Ainsi, il nous serait impos­sible de ­com­prendre l’expérience de l’autre ? Cela remet en cause ­l’héritage huma­niste qu’illustre la phrase du poète latin Térence reprise par Montaigne : “Rien de ce qui est humain ne m’est étran­ger.” 
Et puis, osons le dire : la per­ver­si­té et l’abus de pou­voir sont uni­ver­sel­le­ment répan­dus, et des femmes peuvent les pra­ti­quer entre elles. La “non-​mixité” n’implique[…]

La suite est réservée aux abonné·es.

identifiez-vous pour lire le contenu
Ou
Abonnez-vous à partir de 1€ le premier mois
Partager
Articles liés
woman in red jersey figurine

Féminicides : com­ment les recenser ?

En annonçant qu'elle cessait de relayer le décompte des féminicides conjugaux effectué depuis six ans par le collectif Féminicides par Compagnon ou Ex, l'association Nous Toutes met en lumière la question cruciale du comptage des féminicides en...