Série « Épifounie » : Delphine découvre le sexe tan­trique à l’autre bout du monde

Cet été, Causette vous pro­pose de (re)découvrir sa série Épifounie qui s'intéresse, chaque mois dans le maga­zine, au récit d’un moment d’épiphanie sexuelle. Qu’il s’agisse d’un orgasme inou­bliable ou d’une période d’abstinence, c’est la chro­nique d’une pépite intime et poli­tique dans l’histoire éro­tique de chaque témoin. Pour ce sixième épi­sode, Delphine découvre le sexe tan­trique à l’autre bout du monde et le rap­porte dans ses bagages.

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© Isabelle Motrot pour Causette

Delphine va sur ses 27 ans quand elle quitte tout pour par­tir en Australie. Huit mois aupa­ra­vant, elle s’est sépa­rée de son mec après cinq ans de rela­tion. Leur sexua­li­té tour­nait essen­tiel­le­ment autour de ses fan­tasmes et besoins à lui. Il aimait le BDSM. Elle vou­lait de l’écoute et de la dou­ceur. Mais aus­si des voyages, et un peu de folie. Leurs che­mins se séparent donc ain­si. Delphine part se retrou­ver en Australie, où elle s’installe en colo­ca­tion avec une amie sur la côte ouest. Là, une ren­contre va irré­mé­dia­ble­ment bous­cu­ler sa vie sexuelle et illu­mi­ner sa vie spirituelle.

L’histoire com­mence par un simple match sur Tinder. Après quelques mes­sages qui laissent pré­sa­ger une bonne connexion, elle retrouve l’homme dans un parc pour faire connaissance.Delphine se sou­vient par­fai­te­ment de sa pre­mière impres­sion : « Il est Indien, immense, beau, brun avec de grands yeux. On se recon­naît de loin immé­dia­te­ment, comme si on s’était sen­ti et on se prend dans les bras de façon ins­tinc­tive. » L’homme qu’elle découvre a 30 ans, une sen­sua­li­té inno­cente et une galan­te­rie folle. Il l’emmène regar­der le cou­cher de soleil, la pro­tège du vent, charme ses sens, se montre atten­tif à ce qu’elle res­sent. Elle pro­fite de l’instant pré­sent et de ses petites attentions.

Peur et excitation

« Il prend soin de moi alors qu’il ne me connaît pas… C’est com­plè­te­ment nou­veau pour moi qui sors d’une rela­tion où j’ai été rabais­sée. À son contact, je sens que toute mon inti­mi­té vibre. Comme si mon éner­gie inté­rieure remon­tait du ventre au cœur. » Le cou­cher de soleil amène un bai­ser, puis un dîner, puis un retour ensemble chez lui. Où il lui pro­pose de prendre un bain, seule, pour se relaxer. Quand elle lui sug­gère de la rejoindre, il se désha­bille de manière si sen­suelle, dans une scène si par­faite, qu’elle a l’impression d’être dans un film. Il lui masse les pieds lon­gue­ment. « Une par­tie de moi kiffe, l’autre hal­lu­cine. Je me sou­viens d’un mélange d’excitation et de peur. » Lorsqu’il l’embrasse, elle a un orgasme, ins­tan­ta­né­ment. Cette nuit-​là, elle découvre que l’orgasme peut être glo­ba­le­ment phy­sique, et pas seule­ment géni­tal. Sans le lui dire, il l’initie au sexe tan­trique. Ils font l’amour len­te­ment, plei­ne­ment conscients du moment pré­sent. Elle iden­ti­fie un point de bas­cule pré­cis, qui cris­tal­lise l’épiphanie qu’elle est en train de vivre. « Lors d’une péné­tra­tion pro­fonde, j’ai enten­du de la lumière. Ça a fait “ding” dans ma tête. À ce moment-​là, j’ai un orgasme et je sais que ma vie va changer. »

« Ça a ouvert tel­le­ment de portes que ma réaction émotionnelle a été aus­si ful­gu­rante que mes orgasmes »

Lors de leur second rendez-​vous, elle assaille son amant indien de ques­tions sur le tan­tra. Pour toute réponse, il l’enjoint à pra­ti­quer plu­tôt qu’à expli­quer. Delphine plonge dans cet uni­vers, qui recouvre à la fois un état d’esprit (gra­ti­tude, connexion à ses sen­sa­tions, per­cep­tion de soi-​même et de l’autre comme sacré) et des pra­tiques (yoga, médi­ta­tion, res­pi­ra­tion, qua­li­té du tou­cher). Si leur rela­tion n’a pas voca­tion à durer, elle marque dura­ble­ment Delphine. « Ça a ouvert tel­le­ment de portes que ma réac­tion émo­tion­nelle a été aus­si ful­gu­rante que mes orgasmes. Je me suis lan­cée dans une grande quête spi­ri­tuelle. » Après huit mois en Australie, elle part au Sri Lanka, puis en Thaïlande dans un ash­ram, où elle passe deux mois à creu­ser sa vie spi­ri­tuelle en lisant des textes tra­di­tion­nels et en médi­tant. Deux mois de « libé­ra­tion émo­tion­nelle et de net­toyage éner­gé­tique », résume-​t-​elle.

Faire l’amour avec les yeux

S’en sont sui­vis trois mois de confi­ne­ment, seule, en ban­lieue pari­sienne, au prin­temps 2020. Elle pra­tique, encore et encore, tout en écri­vant à quelqu’un, sans savoir qui, sur un cahier. Ce quelqu’un, elle le ren­contre peu de temps après dans un cours de sport. Elle a la sen­sa­tion qu’ils se recon­naissent au pre­mier contact. « C’est comme si nos che­mins avaient conver­gé jusqu’à cette ren­contre. Comme si cette expé­rience fou­droyante vécue en Australie avait ame­né et per­mis ce que je vis aujourd’hui avec mon com­pa­gnon. » Delphine décrit une rela­tion faite d’explorations sexuelles, tou­jours dans la phi­lo­so­phie tan­trique, à laquelle elle l’a ini­tié, comme lorsqu’ils font l’amour avec les yeux, sans contact. À la dif­fé­rence que la ful­gu­rance de la révé­la­tion a été rem­pla­cée par un res­sen­ti dif­fus, désor­mais omni­pré­sent. Ce qu’elle a rame­né d’Australie nour­rit aujourd’hui sa rela­tion au quo­ti­dien et toutes les dimen­sions de sa vie.

Lire aus­si l Série « Épifounie » – À ma claire fontaine

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