Cour dappel de Versailles facade interieure nord

Non-​consentement des mineur·es : pro­cès en appel pour le viol d’une jeune fille de 11 ans qui avait ins­pi­ré le chan­ge­ment de loi

Plus d'un an après la condam­na­tion à huit ans de pri­son d'un homme de 28 ans pour le viol d'une jeune fille de 11 ans en pre­mière ins­tance, l'affaire qui a abou­ti au chan­ge­ment de loi sur l'âge de non-​consentement des mineur·es sera à nou­veau jugée en appel à par­tir de mar­di devant la cour d'assises de Versailles.

Ce mar­di s’ouvrira le pro­cès en appel de l’affaire qui a pro­vo­qué, en 2021, un large débat sur l’âge de consen­te­ment des mineur·es, abou­tis­sant en avril de la même année à la pro­mul­ga­tion d’une nou­velle loi. Cette der­nière sti­pule qu’un·e adulte ne peut se pré­va­loir du consen­te­ment sexuel d’un·e mineur·e s’il ou elle a moins de 15 ans (ou moins de 18 ans en cas d’inceste). Une évo­lu­tion légis­la­tive sur­ve­nue à la suite du viol d’une fillette de 11 ans par un homme de 28 ans, ini­tia­le­ment qua­li­fié d’“atteinte sexuelle”, avant l’ouverture d’une ins­truc­tion pour “viol sur mineure” face à la polé­mique sus­ci­tée par ces termes.

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En novembre 2022, lors de la lec­ture du ver­dict ren­du après trois jours de pro­cès à huis clos, le pré­sident de la cour cri­mi­nelle du Val‑d’Oise avait ain­si décla­ré que l’accusé avait “abu­sé de la vul­né­ra­bi­li­té” de la vic­time “pour par­ve­nir à la satis­fac­tion immé­diate de ses dési­rs et de son exci­ta­tion sexuelle” et ne pou­vait igno­rer les 11 ans de la jeune fille. Malgré son appa­rence phy­sique, “son âge réel est très rapi­de­ment per­cep­tible lorsqu’on échange avec elle”, avait sou­li­gné le magis­trat. “La cour estime que les actes sexuels ont été com­mis par contrainte morale et par sur­prise”, soit la défi­ni­tion du viol, avait-​il conclu. La vic­time, à “11 ans et 10 mois, ne pré­sen­tait pas la matu­ri­té suf­fi­sante ni le dis­cer­ne­ment pour consen­tir à la rela­tion sexuelle”.

En avril 2017, la col­lé­gienne avait dis­cu­té dans un parc proche de chez elle, à Montmagny (Val‑d’Oise), avec cet homme qui l’avait déjà abor­dée deux semaines plus tôt. Intérimaire de pro­fes­sion, père d’un enfant de 9 ans, ce der­nier l’avait invi­tée à la suivre dans son immeuble. Deux actes sexuels, sans vio­lence phy­sique, avaient alors eu lieu dans les par­ties com­munes et l’appartement de l’homme. En sor­tant du bâti­ment, elle avait appe­lé sa mère, lui disant avoir été violée. 

À l’issue du pre­mier pro­cès, l’homme avait été condam­né à huit ans de pri­son et incar­cé­ré, une déci­sion légè­re­ment en-​deçà des dix ans requis. Il lui a aus­si été inter­dit de tra­vailler avec des enfants pen­dant dix ans. Une déci­sion aujourd’hui contes­tée en appel, à par­tir de mar­di, devant la cour d’assises de Versailles. Comme en pre­mière ins­tance, l’homme sera par ailleurs jugé selon l’ancienne loi, la loi pénale plus sévère n’étant pas rétro­ac­tive. Le ver­dict doit être ren­du vendredi.

Lire aus­si I « Il y a eu un ali­gne­ment des pla­nètes » : la dépu­tée Isabelle Santiago revient sur le vote de sa loi ins­tau­rant un seuil de non-consentement

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