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Des images d'enfants publiées sur Instagram sous le hashtag #mumlife

L'Assemblée vote en faveur de la pro­tec­tion du droit à l'image des enfants sur les réseaux sociaux

Lundi soir, la chambre basse du par­le­ment a adop­té à l'unanimité la pro­po­si­tion de loi du dépu­té du Bas-​Rhin Bruno Studer (Renaissance), qui pré­voit notam­ment une « délé­ga­tion for­cée de l’autorité paren­tale » déci­dée par le juges aux affaires fami­liales en cas de graves d’atteinte à la dignité.

La pro­po­si­tion de loi éma­nant de la majo­ri­té a fait l'objet d'un consen­sus deve­nu rare à l'Assemblée natio­nale. Lundi 6 mars au soir, le texte visant à « garan­tir le res­pect du droit à l'image des enfants » a été adop­té à l'unanimité en pre­mière lec­ture. Porté par le dépu­té du Bas-​Rhin Bruno Studer (Renaissance), il per­met d'encadrer les pra­tiques numé­riques des parents expo­sant leurs enfants sur les réseaux sociaux afin d'éviter les abus.

D'une part, il intro­duit la notion de « vie pri­vée » de l’enfant dans la défi­ni­tion de l’autorité paren­tale du code civil – celle-​là même lue, par exemple, par le maire durant une céré­mo­nie de mariage. D'autre part, il éta­blit que le droit à l’image du mineur est exer­cé en com­mun par les deux parents, en tenant compte de l’avis de l’enfant : s'il y a désac­cord entre les parents, un juge aux affaires fami­liales devra tran­cher, en émet­tant éven­tuel­le­ment une inter­dic­tion à l'un d'eux « de publier ou dif­fu­ser tout conte­nu sans l’autorisation de l’autre ».

"Cheese chal­lenge" et pédocriminalité

Enfin, le juge aux affaires fami­liales pour­ra inter­ve­nir dans les cas les plus graves d'atteinte à la digni­té de l'enfant en confiant l'exercice du droit à l'image de l'enfant à un tiers. Il s'agirait d'une « délé­ga­tion for­cée de l’autorité paren­tale ». Dans le viseur du légis­la­teur, des phé­no­mènes numé­riques du type cheese chal­lenge, qui consiste à jeter au visage de son enfant une tranche de fro­mage fon­du et de fil­mer sa réac­tion pour amu­ser sa com­mu­nau­té sur les réseaux sociaux.

« C’est une loi qui se veut péda­go­gique. Le mes­sage prin­ci­pal, c’est que les enfants ont droit à une vie pri­vée, et que l’une des grandes mis­sions des parents du XXIe siècle est de la pro­té­ger. Alors, en dehors du cadre fami­lial et ami­cal, abstenons-​nous de publier des images de nos enfants », nous disait Bruno Studer avant la lec­ture de son texte à l'Assemblée. Dans l'exposé des motifs de sa pro­po­si­tion de loi le dépu­té alsa­cien cite une étude anglaise de 2018 selon laquelle un enfant appa­raît en moyenne sur 1 300 images en ligne avant ses 13 ans. Autre chiffre alar­mant : 50 % des pho­tos échan­gées sur les forums pédo­cri­mi­nels auraient été pos­tées ini­tia­le­ment par des parents. En 2020, le dépu­té avait fait voter au Parlement un pre­mier texte pour enca­drer les horaires et les reve­nus des mineur·es dont l’image est dif­fu­sée sur les réseaux sociaux.

Majorité numé­rique

En paral­lèle, une pro­po­si­tion de loi sur la majo­ri­té numé­rique por­tée par le dépu­té de Corse-​du-​Sud Laurent Marcangeli (chef de file du groupe Horizon), a été adop­tée cette fois à une quasi-​unanimité (82 voix contre 2) en pre­mière lec­ture le 2 mars. Enjeu : créer l'obligation pour les réseaux sociaux de véri­fier l'accord des parents pour l'inscription des moins de 15 ans. Ces deux pro­po­si­tions de loi, sou­te­nues par le gou­ver­ne­ment, doivent désor­mais être dis­cu­tées au Sénat.

Lire aus­si l En quoi consiste la pro­po­si­tion de loi visant à « garan­tir le res­pect du droit à l'image des enfants » ?

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