En mai 1968, une « crèche sauvage » s’organise à la Sorbonne, comme dans d’autres universités occupées, pour accueillir les enfants. Jeux et ateliers, brassage des âges, présence des hommes… En rupture avec les traditions hygiénistes de la petite enfance, cette garderie improvisée annonce une révolution des berceaux.
C’est un entrefilet dans France-Soir qui l’a mise sur la piste. En mai 1968, Françoise Lenoble-Prédine débarque dans un Paris enfiévré. Des CRS lui indiquent la Sorbonne, et la voilà qui s’aventure dans la fac occupée depuis le début du mois, en quête de ce que le journal annonce comme une crèche créée par les étudiant·es. L’institutrice de maternelle, la vingtaine à l’époque, élève seule ses deux enfants. L’initiative l’intrigue. Sur place, la garderie se résume à un local vide. Nul responsable, nul bébé. Une journaliste au Monde passe la tête : elle aussi cherche la crèche…
Françoise Lenoble-Prédine, qui travaille depuis ses 15 ans, a été « éduquée dans[…]