Une étude OpinionWay commanditée par l’association SAF France, a dévoilé début septembre le chemin qu'il reste à parcourir pour la diffusion, en France, des messages de prévention de santé publique concernant le Syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF).
En France métropolitaine, seulement une personne sur quatre conserve le souvenir d'une campagne nationale de sensibilisation ou de prévention sur le risque alcool et grossesse. Ce chiffre, issu d'une étude Opinion Way révélée le 1er septembre et commanditée par l'association SAF France (pour Syndrome d'alcoolisation fœtale), révèle les lacunes des connaissances des Français·es quant aux dispositifs de la loi du 9 aout 2004 relative à la politique de santé publique concernant le SAF.
L'association de sensiblisation – composée de professionnel·les de santé mais aussi de parents de personnes malades – a donc souligné l'urgence « de développer la fréquence et l’impact des campagnes de sensibilisation sur le risque alcool et grossesse auprès du grand public » quelques jours avant la Journée mondiale de sensibilisation contre les Troubles Causés par l'Alcoolisation Foetale (TCAF), le 9 septembre dernier.
Malgré une absence de données chiffrées précises sur le nombre d'enfants naissant avec un SAF, la fréquence des TCAF en France est estimée à 1% des naissances, soit environ 8.000 enfants par an. Toujours selon les estimations, 800 d'entre eux présenteront un SAF, pathologie la plus grave qui résulte d’une consommation maternelle très élevée pendant la grossesse, selon l'association nationale SAF France.
Retard de croissance, retard psychomoteur, malformations du visage, et troubles cognitifs majeurs avec parfois une déficience intellectuelle… Une consommation d'alcool pendant la grossesse peut générer des dégâts colossaux. Selon les estimations relayées par l'Agence Régionale de Santé de Normandie, ce sont actuellement plus de 500 000 Français·es qui vivraient avec certains de ces symptômes. Par ailleurs, selon SAF France, le SAF est la première cause de handicap mental d'origine non génétique. Néanmoins, ce trouble est parfaitement évitable notamment si la femme enceinte s'astreint à un mode de vie « zéro alcool » selon l’association SAF France.
Le poids de la sensibilisation
L'étude OpinionWay met en lumière l'intérêt des campagnes de sensibilisation et des mentions de prévention sur les packagings des boissons alcoolisées. Dans la tranche des 18–34 ans, ils et elles ne sont que 21% à garder en mémoire un acte de sensibilisation menée dans un établissement scolaire d'enseignement secondaire, alerte l'étude.
Outre le manque d'informations publiques sur les dangers de la consommation d'alcool durant la grossesse pour le fœtus, l'addiction à l'alcool ou encore les violences conjugales sont de nature à engendrer une consommation d'alcool pendant la grossesse. Selon les estimations de l'étude, une femme sur trois affirme continuer à boire alors qu'elle est enceinte.
Le SAFTHON, une aide concrète
Pour faire face à cette problématique de santé publique, l’association nationale SAF France, qui diagnostique également les SAF, a impulsé avec le Club Cadre la 6ème édition du SAFTHON en France les 8 et 9 septembre derniers. Par le biais d'actions solidaires à travers la France, les bénévoles ont désiré proposer un cadre bienveillant aux femmes en difficultés avec l’alcool, les informer et sensibiliser sur les risques concrets d'une consommation d'alcool pendant la grossesse. Il est possible de soutenir ces initiatives en effectuant un don au SAFTHON.
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