Contorsionniste et trapéziste, c’est en rencontrant l’homme le plus tatoué d’Amérique, au début du XXe siècle, que Maud Wagner se lance le défi de devenir la première femme tatoueuse. Un pari fou qu’elle mènera… haut la main.

En février 1877, dans les plaines du Kansas, au beau milieu des États-Unis, tandis que le pays voit disparaître l’esclavage et apparaître ses premiers chemins de fer, Sarah Jane McGee donne naissance à une petite fille. Aux côtés de son mari, David Van Buran Stevens, elle est loin d’imaginer que la peau immaculée de son bébé sera presque intégralement tatouée dans une trentaine d’années. Non, elle ne se doute pas qu’elle vient de mettre au monde une femme bien décidée à le changer. Issus d’un milieu très modeste, Sarah et David lui choisissent un prénom d’origine germanique qui signifie « force » et « bouclier ». Ainsi baptisée, Maud Stevens est prête à tout affronter.
Dès son plus jeune âge, la fillette révèle une impressionnante maîtrise de son corps et des prédispositions pour les acrobaties : une aubaine à la fin du[…]