Pendant des siècles, c’est dans des chuchotements honteux que les femmes s’informaient entre elles sur la ménopause. Aujourd’hui, elles sont de plus en plus nombreuses à faire voler en éclats le tabou, grâce à des groupes Facebook privés sur lesquels elles se serrent les coudes et même à des rencontres de groupes avec des praticiens. Plutôt nerfs lâchés ou méthode Coué ? Suivez le guide, il y en a pour tous les goûts.
![Ménopause : Bienvenues au club ! 1 meno precoce a](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2020/09/meno-precoce_a-738x1024.jpg)
Marre de la ménopause
Ambiance sororité et sacs vidés
Pour intégrer ce groupe Facebook, comme les autres sur le même thème, il faut montrer patte blanche : l’admission est à la discrétion des administratrices, qui n’acceptent, pour des raisons évidentes d’intimité, que des femmes. Ces groupes, où l’on peut publier des textes, mais aussi des photos, des vidéos, des gifs, ont supplanté dans les pratiques les sacro-saints forums Doctissimo et Au féminin, qui ne sont plus guère courus. Sur Marre de la ménopause, le plus gros groupe francophone – 1 700 membres –, on se raconte ses déboires et on se conseille. « Tisane queues de cerise ! » répond du tac au tac une membre à une autre envahie par des gonflements.
Ménopause sans complexes ni tabous
Ambiance alcôve et tasse de thé
Pour celles qui sont à la recherche d’une approche positive, le tout jeune groupe Ménopause sans complexes ni tabous a l’avantage d’être encore à taille humaine : une trentaine de membres seulement. Sa créatrice, Patricia – 50 ans et commerciale dans le secteur des assurances – a lancé la chaîne YouTube J’aime ma ménopause, où elle vulgarise les données scientifiques qu’elle a glanées et aide à « dédramatiser »… Ses futures clientes ? Pour 2019, elle souhaite lancer un « programme de formation » afin que les femmes puissent « décider en connaissance de cause de s’orienter vers un traitement hormonal ou des approches naturelles ». Bankable, ma ménopause !
Menopause Misery
Ambiance j’en profite pour travailler mon anglais
Première publication sur laquelle on tombe dans ce groupe Facebook, administré par trois Américaines et fort de 16 000 membres : la vidéo, relayée par une internaute, d’un extrait de la série Grace et Frankie, qui réchauffe le cœur. On y voit Jane Fonda (la Grace de la série) se retirer une épaisse couche de maquillage, geste censé prouver à un certain Nick qu’elle est trop défraîchie pour redevenir sa belle et qui suscitera un baiser passionné de la part dudit Nick. Ici, la ménopause se vit avec beaucoup de grandiloquence américaine, façon « tout est encore possible » ! Un « TOUT me fait mal » douloureux d’une membre côtoie un drolatique : « Nous savons toutes que les miroirs ne mentent pas, je suis juste reconnaissante qu’ils ne rient pas non plus. » Parfait pour se défouler quand les bouffées de chaleur ont pris le dessus.
Ménopause-café
Ambiance club de bridge
Nos voisins belges ont ce je-ne-sais-quoi d’avant-gardisme. On parle tout de même d’un pays où le sujet PMA pour toutes est réglé depuis belle lurette. La ménopause fait, elle, l’objet de rencontres gratuites et ouvertes à toutes, organisées par la Société belge de ménopause(SBM) : plusieurs fois par an, à Bruxelles ou dans les grandes villes du pays, les professionnels de santé de la SBM accueillent, durant un après-midi, des femmes souhaitant s’informer sur le sujet. « Elles se répartissent par petits groupes et rencontrent pendant un quart d’heure un gynéco, puis le groupe change de table et va poser ses questions à une sexologue, par exemple », détaille Serge Rozenberg, secrétaire de la SBM. Qui en profite pour marteler : « Car la ménopause n’est certainement pas la fin de la sexualité ! » La collation offerte est financée par les laboratoires Mylan, partenaire dont le logo s’affiche sur le site de Ménopause-café *. Mais, assure Rozenberg : « Aucun placement de produit n’est pratiqué. » Il y a quelques mois, les toubibs français du Groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal (Gemvi) sont venus assister à l’un de ces cafés pour voir si ‑l’expérience peut-être reproduite en France. À suivre…