Ménopause : Bienvenues au club !

Pendant des siècles, c’est dans des chu­cho­te­ments hon­teux que les femmes s’informaient entre elles sur la méno­pause. Aujourd’hui, elles sont de plus en plus nom­breuses à faire voler en éclats le tabou, grâce à des groupes Facebook pri­vés sur les­quels elles se serrent les coudes et même à des ren­contres de groupes avec des pra­ti­ciens. Plutôt nerfs lâchés ou méthode Coué ? Suivez le guide, il y en a pour tous les goûts.

meno precoce a
© Camille Besse
Marre de la méno­pause
Ambiance soro­ri­té et sacs vidés 

Pour inté­grer ce groupe Facebook, comme les autres sur le même thème, il faut mon­trer patte blanche : l’admission est à la dis­cré­tion des admi­nis­tra­trices, qui n’acceptent, pour des rai­sons évi­dentes d’intimité, que des femmes. Ces groupes, où l’on peut publier des textes, mais aus­si des pho­tos, des vidéos, des gifs, ont sup­plan­té dans les pra­tiques les sacro-​saints forums Doctissimo et Au fémi­nin, qui ne sont plus guère cou­rus. Sur Marre de la méno­pause, le plus gros groupe fran­co­phone – 1 700 membres –, on se raconte ses déboires et on se conseille. « Tisane queues de cerise ! » répond du tac au tac une membre à une autre enva­hie par des gonflements. 

Ménopause sans com­plexes ni tabous 
Ambiance alcôve et tasse de thé 

Pour celles qui sont à la recherche d’une approche posi­tive, le tout jeune groupe Ménopause sans com­plexes ni tabous a l’avantage d’être encore à taille humaine : une tren­taine de membres seule­ment. Sa créa­trice, Patricia – 50 ans et com­mer­ciale dans le sec­teur des assu­rances – a lan­cé la chaîne YouTube J’aime ma méno­pause, où elle vul­ga­rise les don­nées scien­ti­fiques qu’elle a gla­nées et aide à « dédra­ma­ti­ser »… Ses futures clientes ? Pour 2019, elle sou­haite lan­cer un « pro­gramme de for­ma­tion » afin que les femmes puissent « déci­der en connais­sance de cause de s’orienter vers un trai­te­ment hor­mo­nal ou des approches natu­relles ». Bankable, ma ménopause !

Menopause Misery 
Ambiance j’en pro­fite pour tra­vailler mon anglais

Première publi­ca­tion sur laquelle on tombe dans ce groupe Facebook, admi­nis­tré par trois Américaines et fort de 16 000 membres : la vidéo, relayée par une inter­naute, d’un extrait de la série Grace et Frankie, qui réchauffe le cœur. On y voit Jane Fonda (la Grace de la série) se reti­rer une épaisse couche de maquillage, geste cen­sé prou­ver à un cer­tain Nick qu’elle est trop défraî­chie pour rede­ve­nir sa belle et qui sus­ci­te­ra un bai­ser pas­sion­né de la part dudit Nick. Ici, la méno­pause se vit avec beau­coup de gran­di­lo­quence amé­ri­caine, façon « tout est encore pos­sible » ! Un « TOUT me fait mal » dou­lou­reux d’une membre côtoie un dro­la­tique : « Nous savons toutes que les miroirs ne mentent pas, je suis juste recon­nais­sante qu’ils ne rient pas non plus. » Parfait pour se défou­ler quand les bouf­fées de cha­leur ont pris le dessus. 

Ménopause-​café 
Ambiance club de bridge 

Nos voi­sins belges ont ce je-​ne-​sais-​quoi d’avant-gardisme. On parle tout de même d’un pays où le sujet PMA pour toutes est réglé depuis belle lurette. La méno­pause fait, elle, l’objet de ren­contres gra­tuites et ouvertes à toutes, orga­ni­sées par la Société belge de ménopause(SBM) : plu­sieurs fois par an, à Bruxelles ou dans les grandes villes du pays, les pro­fes­sion­nels de san­té de la SBM accueillent, durant un après-​midi, des femmes sou­hai­tant s’informer sur le sujet. « Elles se répar­tissent par petits groupes et ren­contrent pen­dant un quart d’heure un gyné­co, puis le groupe change de table et va poser ses ques­tions à une sexo­logue, par exemple », détaille Serge Rozenberg, secré­taire de la SBM. Qui en pro­fite pour mar­te­ler : « Car la méno­pause n’est cer­tai­ne­ment pas la fin de la sexua­li­té ! » La col­la­tion offerte est finan­cée par les labo­ra­toires Mylan, par­te­naire dont le logo s’affiche sur le site de Ménopause-​café *. Mais, assure Rozenberg : « Aucun pla­ce­ment de pro­duit n’est pra­ti­qué. » Il y a quelques mois, les tou­bibs fran­çais du Groupe d’étude sur la méno­pause et le vieillis­se­ment hor­mo­nal (Gemvi) sont venus assis­ter à l’un de ces cafés pour voir si ‑l’expérience peut-​être repro­duite en France. À suivre…

* Menopausecafe.be

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