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Inégalités : les femmes aux reve­nus modestes uti­lisent moins de contra­cep­tifs remboursés

Les femmes ayant de plus faibles reve­nus ont moins recours aux contra­cep­tifs rem­bour­sés que les autres, et ce quel que soit l’âge, constate une étude de l’Ined, publiée mercredi.

Seulement 36 % des femmes modestes uti­lisent un contra­cep­tif rem­bour­sé, contre 46 % des femmes aux reve­nus plus éle­vés, indique une étude de l’Institut natio­nal d’études démo­gra­phiques (Ined), publiées hier et menée en col­la­bo­ra­tion avec l’Institut natio­nal de la san­té et de la recherche médi­cale (Inserm)."Cette dis­pa­ri­té se main­tient quel que soit l’âge des femmes", pré­cise l’étude.

L’Assurance Maladie rem­bourse cer­taines pilules contra­cep­tives, les implants contra­cep­tifs hor­mo­naux, les pro­ges­ta­tifs injec­tables, les dis­po­si­tifs intra-​utérins (DIU) ou sté­ri­lets et les dia­phragmes. Comment expli­quer alors que les femmes pré­caires n’y aient pas recours ? L’étude de l’Ined montre que "la levée d’une bar­rière finan­cière, à tra­vers le rem­bour­se­ment, ne garan­tit pas l’absence d’autres bar­rières qui pour­raient entra­ver l’accès à la contra­cep­tion pour les femmes à faibles reve­nus".

Ces femmes peuvent, par exemple, ren­con­trer "des dif­fi­cul­tés d’accès aux pres­crip­teurs de contra­cep­tifs" ou des dif­fi­cul­tés admi­nis­tra­tives pour main­te­nir leur cou­ver­ture sociale. Elles vont davan­tage se tour­ner vers des contra­cep­tifs non rem­bour­sés, comme les pré­ser­va­tifs, pour ne pas avoir à consul­ter un méde­cin ou une sage-​femme. "Une com­pré­hen­sion appro­fon­die des obs­tacles entra­vant l’utilisation des contra­cep­tifs revêt une impor­tance cru­ciale pour per­mettre aux femmes de faire des choix éclai­rés concer­nant l’espacement et le timing de leurs gros­sesses", sou­ligne l’Ined.

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Dans le détail, les femmes à faibles reve­nus âgées de 20 à 24 ans ont moins recours aux contra­cep­tifs oraux (23 % contre 38 %) et davan­tage aux implants que celles ayant des reve­nus moyens ou éle­vés (8 % contre 4 %). "Les femmes à faibles reve­nus et les jeunes sont sou­vent ciblées dans les pro­grammes de san­té publique en matière de contra­cep­tion en rai­son d’un risque plus éle­vé de gros­sesses non dési­rées. Par consé­quent, les pro­fes­sion­nels de la san­té pour­raient encou­ra­ger l’utilisation de contra­cep­tifs plus effi­caces tels que l’implant", explique l’étude. De 45 à 49 ans, les femmes à faibles reve­nus uti­lisent moins fré­quem­ment un dis­po­si­tif intra-​utérin (DIU) hor­mo­nal (6 % contre 14 %).

* L’étude a été menée sur les don­nées de l’Assurance Maladie de 14,8 mil­lions de femmes âgées de 15 à 49 ans, vivant en France en 2019. Parmi elles, 11 % vivaient sous le seuil de pau­vre­té moné­taire, soit envi­ron 1 100 euros pour une per­sonne seule. 

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