Dans un rapport publié ce mercredi, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) estime que 121 millions de grossesses non intentionnelles se produisent tous les ans à travers le monde, soit 331 000 en moyenne par jour.
Chaque année, dans l'ensemble du monde, près de la moitié des grossesses « ne sont pas délibérément choisies par les femmes et les filles », s'alarme le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), dans son nouveau rapport sur l'état de la population mondiale publié ce mercredi. Près de 121 millions de grossesses non intentionnelles sont dénombrées par an, soit 331 000 en moyenne par jour. Un chiffre qui « prouve l’incapacité de la communauté internationale à garantir le respect d’un droit éminemment fondamental » et illustre « une situation qui devrait encore s’aggraver », selon l'UNFPA.
Première analyse de ce rapport, le développement économique et social d'un pays conjugué à des niveaux élevés d'égalité des genre « est étroitement corrélé à des taux plus faibles de grossesses non intentionnelles ». Dans un article cherchant à démystifier ce phénomène, l'UNFPA précise que ce sont dans les pays où l'avortement est légal et facile d'accès que les taux de grossesses non intentionnelles sont les plus faibles, car ce sont là où « les femmes ont accès à des services de santé adaptés et ont la capacité à faire valoir leurs droits à leur choix en matière de reproduction et à l’autonomie corporelle ».
L'accès à la contraception est aussi un domaine important et où il faut investir, juge l'UNFPA, étant donné que près de 257 millions de femmes souhaitant éviter une grossesse n’ont pas recours à des méthodes contraceptives modernes et sûres, et que parmi elles, 172 millions n’utilisent aucun moyen de contraception. Mais le difficile accès à la contraception ou le manque d'informations à ce sujet ne sont pas les principales causes de la non-utilisation des méthodes contraceptives. Ainsi, selon le rapport de l'UNFPA, les personnes concernées n'y ont pas recours en raison de craintes d'effets secondaires, de mythes persistants sur ces méthodes ou d'une stigmatisation de la société et de l'entourage.
Favoriser l'égalité des genres
En tout, 60% des grosses non intentionnelles aboutissent à un avortement. Mais près de 45% des avortements sont « non médicalisés », s'inquiète l'UNFPA, qui rappelle que dans les pays en développement, 7 millions de femmes sont hospitalisées pour ces raisons. Ces hospitalisations ont entraîné près de 193 000 décès maternels entre 2003 et 2009.
Afin de réduire les grosses non intentionnelles, le Fonds des Nations Unies pour la population cite « des objectifs de développement fondamentaux, qu’il s’agisse de la diminution de la pauvreté ou de l’amélioration de la santé maternelle ». Mais également d'œuvrer pour plus d'égalité des genres, pour une éducation favorisant « l'autonomisation » des garçons et des filles, et pour changer les attentes sociétales concernant les femmes. Car, « les systèmes juridiques et les politiques qui n’accordent que peu de valeur aux droits des femmes et des filles demeurent trop nombreux ».
S'il est « difficile » d'imaginer un monde « où chaque grossesse serait intentionnelle », l'UNFPA appelle à poursuivre les efforts afin que « la grande majorité des grossesses soient planifiées, voulues et bien accueillies ». Mais surtout, pour « que l’ensemble des femmes et des filles puissent contrôler leur vie, profiter pleinement de leur autonomie et affirmer leurs propres choix et intentions ».