Multiprimée au festival Séries Mania, The Virtues est sans conteste l’une des miniséries les plus intenses que la télé britannique ait jamais concoctées. On en sort à la fois sonné·e et bouleversé·e. C’est dire si Shane Meadows, son créateur, a bien fait son boulot ! Découvert avec This is England (le film puis les séries) et souvent comparé à Ken Loach, cet auteur et réalisateur autodidacte touche au cœur comme jamais avec ce nouveau drame social. D’une humanité abyssale.
Préparez vos mouchoirs : The Virtues dresse le portrait de Joe, un homme fragile et alcoolique, qui végète dans la ville de Sheffield, au nord de l’Angleterre (Stephen Graham est exceptionnel de bravoure et de générosité dans ce rôle). Il sombre même carrément le jour où son fils part vivre en Australie avec sa mère et son beau-père. C’est alors qu’il décide de rejoindre l’Irlande pour retrouver la dernière famille qui lui reste : une sœur, qu’il n’a pas vue depuis trente ans. Là, les traumas de son enfance refont surface (la mort de ses parents, puis son placement dans un orphelinat catholique où l’un de ses congénères le viole). Ceux-là mêmes qu’il avait soigneusement enfouis pour parvenir à vivre. Mal.
![« The Virtues », une tornade d'émotions 2 Capture d’écran 2020 09 10 à 12.14.21 A](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2020/10/Capture-d’écran-2020-09-10-à-12.14.21-A.jpg)
Minisérie en 4 épisodes de 45 min, sur Arte.tv
à partir du 1er octobre.
Sur fond de religion, de non-dits, mais encore de pardon impossible, The Virtues raconte donc une résurrection incertaine. D’autant plus déchirante qu’elle s’accomplit en parallèle du parcours de Dinah, jeune femme rebelle que cette société bien-pensante s’est également chargée de briser. D’autant plus sidérante qu’elle nous est contée de façon organique. Shane Meadows filme les visages et les corps au plus près, captant la tornade d’émotions qui les traverse. C’est rude parfois. Mais c’est aussi la garantie d’une intégrité remarquable.