Cette série flamande en dix épisodes s'empare de l'émancipation dans le couple, à travers la résolution du meurtre d'un homme.
Trompées, humiliées, tabassées, violées, contraintes d’avorter : les violences faites aux femmes semblent sans limites dans Red Light, nouvelle création programmée fin février sur Arte. Nul excès misérabiliste pour autant ! Certes, cette série coup de poing – c’est le cas de le dire – nous immerge sans détour dans le monde de la prostitution et du trafic d’êtres humains entre la Belgique et la Hollande (la red light du titre fait allusion au fameux Quartier rouge d’Amsterdam). Mais elle opte pour une juste complexité en déroulant le parcours croisé de trois femmes aux origines et activités très différentes : une prostituée/tenancière d’un club manipulée par son mac, une inspectrice de police/mère de famille en déroute et une cantatrice hyper protégée qui découvre d’un coup d’un seul la double vie de son mari.
Leur point commun ? Un homme retrouvé noyé, le corps lacéré de coups de couteau. Mais aussi la ferme intention pour chacune d’elles d’échapper à la tyrannie de son conjoint… En somme, de s’émanciper. C’est là que Red Light marque des points ! Initié et coproduit par Halina Reijn et Carice van Houten, deux de ses actrices principales, ce thriller en dix épisodes ose un point de vue féministe, inhabituel dans ce registre, sur des thématiques fortes : l’emprise, la maternité et le droit des femmes à disposer de leur corps. Bien sûr, Red Light n’incite pas à la légèreté, mais cette série flamande a le mérite d’être efficace, intense et formidablement incarnée.
Red Light, de Frank Ketelaar, Halina Reijn et Carice van Houten. Série de 10 épisodes de 48 min. Sur Arte.tv, du 17 février au 7 juin, et sur Arte, le jeudi, à 20 h 55, du 24 février au 10 mars.