L’effet doudou, vous connaissez ? Rien de plus simple : certaines séries, résolument vintage, s’invitent dans nos vies d’adultes à la façon d’objets réconfortants. Ovni(s), production originale de Canal+, a cette qualité-là. Entre autres… Créée par Clémence Dargent et Martin Douaire (l’un·e comme l’autre passé·es par la coécriture d’épisodes de Fais pas ci, fais pas ça et de Dix pour cent), réalisée par l’excellent Antony Cordier (Gaspard va au mariage), cette dou-douce comédie nous projette en effet dans la France de 1978. Un retour dans le passé à la fois documenté, tendre et surréaliste. En un mot : emballant !
Stylés, ses douze épisodes content les aventures de Didier Mathure (Melvil Poupaud, délicieusement immature), un ingénieur spatial brillant muté à la tête d’un bureau d’enquête… sur les ovnis. Nanti d’une équipe de chercheurs loufoques, il est chargé de trouver des explications scientifiques aux soucoupes volantes et autres phénomènes paranormaux qui agitent la France d’alors. Heureusement pour lui, son ex-femme (impeccable Géraldine Pailhas) n’est jamais loin : docteure en astrophysique, elle sait garder les pieds sur terre, notamment pour s’occuper des enfants et tenter de se faire une place dans cette société passablement misogyne…
Car attention, derrière l’humour léger, la déco colorée, les jeans pattes d’eph’, les magnétoscopes première génération et les refrains pop (stylisme et BO au top), se niche un regard aigu. Mine de rien, la série sonde avec pertinence ce moment de bascule – sociétal, économique – qu’a constitué la fin des années 1970. Bye-bye les Trente Glorieuses, bonjour la crise ! Voilà aussi ce que raconte Ovni(s), chronique pas si martienne que ça et décidément très attachante.
Ovni(s), d’Antony Cordier, Clémence Dargent et Martin Douaire.
Série de 12 épisodes de 30 min. À partir du 11 janvier sur Canal+.