La comédienne Coralie Mennella incarne dans son seule en scène Y'a pire une galerie de femmes en marge de la société et aux vies bousillées, sans jamais verser dans le misérabilisme.
Ce mercredi soir, lorsque Coralie Mennella monte sur les planches de la Comédie des 3 bornes, elle ne parle pas. Enfin, pas directement. Son seule en scène débute par un monologue intérieur que l'on entend grâce à une piste audio. La jeune femme est assise dans le métro, assaillie par ses pensées et le monde extérieur : un homme étrange la regarde, sa mère lui écrit une multitude de textos, quelqu'un se met à chanter un standard de la variété française... L'humoriste croque avec humour ces trajets souterrains quotidiens et banals, où chacun·e est enfermé·e dans sa bulle, se coupant des autres, et en particulier de celles et ceux qui appartiennent aux marges.
Les femmes à la marge, c'est justement celles que Coralie Mennella a choisi d'incarner, au moment même où leur vie atteint un point de non-retour : une jeune lourdement endettée, une SDF désabusée, une locataire vivant dans un logement insalubre, une alcoolique qui ne s'en sort pas... Mais la comédienne ne verse pas dans le misérabilisme. Elle insuffle une véritable force à ces personnages aux vies bousillées, qui finissent par se dire qu'il y a toujours pire que ce qu'ils vivent. L'humour, présent tout au long du seule en scène, permet de mieux souligner l'absurdité de certaines situations et la cruauté de certaines personnes. Comme lorsque Coralie Mennella interprète une employée de banque cynique face à une veuve qui a tout perdu.
La mise en scène moderne et vivante de Kadia Ouabi permet à l'humoriste de facilement capter l'attention du public sans jamais la perdre. Drôle et émouvante, Coralie Mennella prouve avec sa galerie de personnages qu'il faudra compter sur elle dans les années à venir.
Y'a pire, de Coralie Mennella, tous les mercredis à 21h30 à la Comédie des 3 bornes jusqu'au 25 janvier 2023, réservations par ici