Gênant ou hila­rant ? Le der­nier spec­tacle de Florence Foresti divise son public féministe

Après avoir fait un car­ton sur scène, il est désor­mais acces­sible en strea­ming. Lui, c’est Boys, Boys, Boys, le der­nier spec­tacle de Florence Foresti, dans lequel l’humoriste raconte sa cin­quan­taine, déclame son amour aux hommes et dézingue allè­gre­ment le “néo­fé­mi­nisme”. Alors, qu’en ont pen­sé ses fans fémi­nistes, jus­te­ment ? Entre sen­ti­ment de tra­hi­son, tris­tesse et franches poi­lades, elles racontent. 

À moins de vivre dans une grotte (et encore), dif­fi­cile de pas­ser à côté. Après près de deux ans de tour­née à tra­vers la France, Boys boys boys, le der­nier spec­tacle de Florence Foresti, est dis­po­nible en strea­ming sur Canal+ depuis le 29 mars. Un car­ton d’audience – c’est le meilleur score jamais atteint par la chaîne pour un spec­tacle d’humour, avec un pic d’un mil­lion de téléspectateurs·rices lors de sa dif­fu­sion en prime time –, qui a aus­si ren­con­tré un vrai suc­cès cri­tique. Du Journal du dimanche à Télérama, en pas­sant par Le Monde ou Le Parisien-Aujourd’hui en France, la presse a lar­ge­ment plé­bis­ci­té ce one-​woman-​show, dans lequel la patronne de l’humour fran­çais déclame son amour des hommes et raconte les efforts qu’elle déploie pour essayer de leur plaire, à 50 ans. Et égra­tigne, au pas­sage, les “néo­fé­mi­nistes”, qui auraient déclen­ché la guerre des sexes, divi­se­raient un peu trop faci­le­ment l’humanité entre les femmes-​victimes et les hommes-​agresseurs, pré­fé­re­raient par­ler mens­trua­tions qu’égalité sala­riale et qui, en plus de ça, auraient ren­du la vie impos­sible aux hommes.

Alors, jus­te­ment, qu’en ont pen­sé les femmes fémi­nistes qui ont vu son spec­tacle ? Le sujet divi­sant jusque dans la rédac­tion de Causette, on a posé la ques­tion à nos lec­trices. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Boys boys boys est loin de faire l’unanimité. “Franchement, j’ai souf­fert. J’ai vu le spec­tacle le jour de sa sor­tie sur Canal+. J’ai été super cho­quée”, témoigne Alexia, 43 ans. Mal à l’aise avec l’idée de “basher d’autres femmes en public”, soro­ri­té oblige, elle recon­naît tou­te­fois s’être sen­tie “triste de ne voir de réac­tion, nulle part”, après le vision­nage du spec­tacle. “Florence Foresti est sym­pa­thique, c’est bien joué, bien écrit et ça reste dans le même style que ses pré­cé­dents spec­tacles. Mais elle ne me fait plus rire. Elle a glis­sé dans le réac : ‘les fémi­nistes, c’était mieux avant.’ Sous cou­vert d’humour, elle enfonce le clou du ‘un corps de 50 ans n’est pas dési­rable’. Elle se dit ‘tran­sâge’ pour se moquer des per­sonnes trans­genres… Et comme elle est avec un mec plus jeune, elle y va à fond en[…]