Sur la scène parisienne de La Nouvelle Ève et en tournée, l'humoriste poursuit sa quête de liberté, entamée dans son précédent spectacle Mère indigne, pour envoyer valser dans un rire les injonctions faites aux quadra-divorcées-avec-enfant-à-charge.
C'est drôle et par moments, carrément hilarant. Dans Égoïste, l'humoriste Olivia Moore raconte les déboires amoureux et les contraintes éducatives d'une mère célibataire avec délice et parler franc, comme quand elle déclame, douce-amère, que « la parentalité épanouie est un syndrome de Stockholm bien intégré ».
Dans la salle parisienne de La Nouvelle Ève qui se prête à la connivence avec le public avec ses tables façon cabaret et ses verres de vin à siroter, la quadragénaire terriblement expressive s'épanouit, douc-amère, à mesure des coups qu'elle porte aux normes qui nous entravent. Le couple installé, les relations avec nos parents vieillissants, la bienveillance à laquelle on s'oblige et, en premier lieu, avec ses gosses adolescent·es… Olivia Moore campe avec brio cette bonne vieille copine à qui la vie n'a pas toujours fait de cadeaux mais qui a pris le parti du lâcher prise. Ce n'est pas inédit, et cela prolonge d'ailleurs les thématiques de son précédent spectacle Mère indigne, mais très réussi.
Celle qui a embrassé le stand-up après une carrière de bureau qui l'a conduite à un burn-out se délecte de ses mots crus : à la voir sonder du regard les réactions de ses spectateur·rices quand elle dégaine une blague acide sur ces mecs qui envoient des photos de leur pénis non sollicitées et même le sexe anal, on se dit qu'Olivia Moore a bien fait de divorcer et de prendre la tangente des feux de la rampe. Mention spéciale – et pour le coup, on n'avait jamais entendu ça – au sketch final, une narration circonstanciée de sa première fois (ivre) avec une femme.
Égoïste, d'Olivia Moore, à La Nouvelle Ève dans sept représentations exceptionnelles jusqu'au 5 avril et en tournée, dates et réservations par ici.