humoriste
© Alan Raymond

“Heureux soient les fêlés” : un seul en scène drôle et tou­chant de François Mallet sur la san­té mentale

Dans son éner­gique seul en scène Heureux soient les fêlés, François Mallet se dévoile sans pudeur et avec humour, sa bipo­la­ri­té se posant comme le fil rouge de sa série de sketches.

François Mallet se rêvait pati­neur artis­tique. Mais c’est sur la scène du théâtre de la Comédie des 3 Bornes, dans le XIe arron­dis­se­ment de Paris, et non sur la glace, que l’humoriste réa­lise fina­le­ment ses pirouettes et cho­ré­gra­phies millimétrées. 

Dans son éner­gique seul en scène Heureux soient les fêlés, le jeune homme se dévoile sans pudeur et avec humour, sa bipo­la­ri­té se posant comme le fil rouge de sa série de sketches. Il faut être habile pour réus­sir à faire rire de ce trouble, sou­vent tu, et qui génère encore de nom­breux sté­réo­types. Mais François Mallet y arrive, nous fai­sant à la fois sou­rire et réflé­chir. Comme lorsqu’il nous raconte ses séances chez son psy­chiatre, qu’il aime en secret, sa décou­verte de certain·es professionel·les peu conventionnel·les, adeptes des éner­gies qui cir­culent et des poses invrai­sem­blables, ou ses dif­fé­rentes hos­pi­ta­li­sa­tions. La scène des 3 Bornes se trans­forme alors en salle d’art-thérapie, où les per­sonnes hos­pi­ta­li­sées laissent libre cours à leur fibre artis­tique. L’humoriste incarne avec malice une pro­fes­seure haute en cou­leur qui sur­ana­lyse chaque des­sin et mal­traite, légè­re­ment, les patient·es.

François Mallet parle, aus­si, de son homo­sexua­li­té et se reven­dique être un homo “beauf”, pas encore tout à fait décons­truit aux yeux de son copain. Il s’imagine alors fendre la foule à la Marche des fier­tés sur le célèbre Allumez le feu, de Johnny Hallyday. Une confes­sion franche et amu­sante qui tranche avec les goûts éli­tistes par­fois affi­chés par une par­tie des artistes LGBTQIA+. Le comé­dien se met sou­vent à nu dans ce seul en scène, par­fois avec légè­re­té donc, par­fois avec plus de pro­fon­deur, comme lorsqu’il repro­duit une cho­ré­gra­phie de pati­nage artis­tique tou­chante et qu’il laisse alors par­ler son corps. S’il n’a fina­le­ment pas pu en faire son métier, il incor­pore astu­cieu­se­ment cette pra­tique à son spec­tacle, qui n’en devient que plus hybride et original.

Heureux soient les fêlés, de et avec François Mallet, mise en scène Quentin Amiot et Maxime Boissier. Tous les mar­dis à la Comédie des 3 Bornes, jusqu’au 30 jan­vier 2024.

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