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La finale au Grand Rex (©Clément Boutin)

"Drag Race France" : on était à l'enregistrement de la finale « lé-​gen-​daire » au Grand Rex

Une foule de fans en délire, un par­terre de célé­bri­tés et un show « lé-​gen-​daire »… Nous étions à l'enregistrement de la finale de la sai­son 2, au Grand Rex, le 20 août der­nier. L'émission y a été tour­née en public et dans les condi­tions du direct.

Le 20 août der­nier. Dans une atmo­sphère chaude et sur­vol­tée, devant plu­sieurs mil­liers de per­sonnes réunies au sein de la mythique salle du Grand Rex, Keiona est cou­ron­née nou­velle grande reine du drag fran­çais. Un an après Paloma, elle vient de rem­por­ter en direct la finale de la sai­son 2 de Drag Race France, comme les télé­spec­ta­teurs ont pu, eux, le décou­vrir sur leurs écrans ven­dre­di soir. C'est la pre­mière fois qu'une adap­ta­tion étran­gère de l'émission RuPaul's Drag Race, une com­pé­ti­tion amé­ri­caine sur­vol­tée de drag-​queens, se déroule en public, signe de la popu­la­ri­té du pro­gramme dif­fu­sé par France Télévisions. 

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En moyenne, 500.000 téléspectateur·trices se sont retrou­vés devant France 2 chaque ven­dre­di soir, sans comp­ter celles et ceux qui regar­daient Drag Race France sur la pla­te­forme numé­rique France TV Slash. Pour la finale en public, 40.000 fans ont essayé d'obtenir une place, lors d'un tirage au sort. Mais seule­ment un peu plus de 2000 d'entre eux·elles ont pu être sélectionné·es. Causette vous fait vivre cette finale au Rex comme si vous y étiez.

Bonheur et bienveillance

Après avoir sui­vi pen­dant huit semaines les aven­tures des reines de la sai­son 2, une foule colo­rée se presse sur le bou­le­vard Poissonnière, dans le 2e arron­dis­se­ment de Paris, pour assis­ter à l'enregistrement au Grand Rex. Malgré les fortes cha­leurs, tous·tes riva­lisent d'inventivité et de créa­ti­vi­té dans leur tenue, leur coif­fure et leur make-​up. Des drag-​queens moins connues, ou qui n'ont pas été sélec­tion­nées pour par­ti­ci­per au concours, donnent un avant-​goût de cet art mul­ti­forme, de plus en plus visible. 

Au milieu des spectateur·trices, l'autrice Virginie Despentes, grande fan de l'émission et jurée lors de l'épisode 7, déchaîne les pas­sions. Elle se prête avec plai­sir au jeu des pho­tos, aux côtés de sa proche amie, et comé­dienne, Béatrice Dalle. Comme elles, de nombreu·ses artistes ont fait le dépla­ce­ment, comme la DJ Barbara Butch, le comé­dien Félix Maritaud, le chan­teur Woodkid, la chan­teuse Aloïse Sauvage ou le cou­tu­rier Victor Weinsanto. 

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Malgré ce par­terre de célé­bri­tés, les vraies stars, ce sont évi­dem­ment les drag-​queens. Et en par­ti­cu­lier celles de la sai­son 1. Chacune de leur arri­vée, au sein du Grand Rex, déclenche cris et agi­ta­tions. La Grande Dame, Kam Hugh, Lova Ladiva, La Big Bertha… Elles sont presque toutes là, exul­tant de bon­heur et irra­diant de cette bien­veillance qui a tant plu l'année der­nière, prêtes à sou­te­nir leur onze « sœurs » de la sai­son 2. 

Une finale explosive

Sur scène, les can­di­dates mal­heu­reuses et les quatre fina­listes ouvrent le show en inter­pré­tant We Are Légendaires, leur hymne qui reprend le gim­mick (« Lé-​gen-​daire ») de Nicky Doll, l'iconique pré­sen­ta­trice du show. Autour de nous, presque tout le monde se met à dan­ser, connais­sant sur le bout des doigts la cho­ré­gra­phie addic­tive du titre. Des éven­tails vio­lets, siglés du logo de la fran­chise, s'agitent dans tous les sens, lorsque Keiona inter­prète son cou­plet, signe de sa popu­la­ri­té auprès des fans.

« On veut Nicky, on veut Nicky », crie le public, lorsque les queens courent se chan­ger en cou­lisse. Lorsqu'elle arrive, majes­tueuse en blanc, Nicky Doll est accla­mée comme une super­star. Sous de nom­breux applau­dis­se­ments, et les gen­tilles moque­ries des stars de la sai­son 1, elle essaie de nous expli­quer le dérou­lé de cette explo­sive finale : les quatre reines encore en lice, Keiona, Punani, Mami Watta et Sara Forever, vont cha­cune dan­ser et chan­ter, en play­back, sur un titre écrit et enre­gis­tré par ces der­nières. Un défi de taille.

Keiona, légende pari­sienne du voguing, impres­sionne, encore une fois, par ses nom­breux talents et son éner­gie conta­gieuse. Telle une Beyoncé, elle agite ses che­veux dans tous les sens devant un ven­ti­la­teur, qu'on aime­rait bien voir tour­ner vers nous, étant don­né la cha­leur dans la salle. Punani fait quant à elle preuve d'humour et d'inventivité, pour com­pen­ser ses capa­ci­tés de dan­seuse, légè­re­ment en des­sous des autres fina­listes. Elle va même jusqu'à se moquer, avec style, de Paloma, la pre­mière gagnante de la sai­son 1. Mami Watta, qui a mar­qué les téléspectateur·trices par sa légè­re­té et ses tenues affrio­lantes fait… du Mami Watta. Quant à Sara Forever, sa folie prend vie sur une chan­son dis­co tota­le­ment bar­rée. Après chaque numé­ro, leurs proches prennent la parole pour leur don­ner force et cou­rage, dans des moments émouvants.

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Émotion et attendrissement

Les anciennes can­di­dates reviennent éga­le­ment sur scène pour dis­cu­ter des meilleurs moments de l'émission avec Nicky, une pré­sen­ta­trice hila­rante et pro­fes­sion­nelle. L'occasion, pour elles, d'être éga­le­ment accla­mées par le public, en par­ti­cu­lier Moon, qui reçoit une longue standing-​ovation, tota­le­ment spon­ta­née, à laquelle elle ne semble pas croire. La drag-​queen, deuxième can­di­date trans de la fran­chise fran­çaise, a su se mon­trer ter­ri­ble­ment tou­chante lors des émis­sions, par­tant plus tôt du pro­gramme pour pré­ser­ver sa san­té men­tale. Autre moment atten­dris­sant, lorsque la mère de Piche, une drag-​queen à barbe d'origine gitane, prend la parole pour défendre son enfant : « Souvent on te dit que tu as de la chance d'avoir une maman com­pré­hen­sive. Mais moi j'ai envie de dire à tous les parents devant leur écran que c'est nous qui sommes chan­ceux d'avoir des enfants comme vous. »

Au bout de plu­sieurs heures de show, le sus­pens est à son comble au sein du Grand Rex. Chaque fina­liste a brillé à sa manière et il est dif­fi­cile de les dépar­ta­ger. Tout le monde revient, une der­nière fois, pour chan­ter une autre chan­son popu­laire de la sai­son 2, Quand on arrive en queen, que les spectateur·trices connaissent, là encore, sur le bout des doigts. Les fans et les célé­bri­tés pré­sentes dansent, d'ailleurs, ensemble dans une ambiance ultra fes­tive. On est vrai­ment impres­sion­né par la fer­veur du public, qui assiste pour­tant depuis plu­sieurs heures au show, dans une cha­leur vrai­ment étouf­fante. Après cet inter­mède musi­cal, Nicky Doll blague, entre deux prises, annon­çant que des can­di­dates de la sai­son 1, comme La Kahena et Lova Ladiva, éli­mi­nées dès les pre­miers épi­sodes, sont les grandes gagnantes. Après plu­sieurs fou-rire,elle se décide fina­le­ment à qua­li­fier Keiona et Sara Forever. Moon, de son côté, est sacrée Miss Sympathie par l'ensemble de ses concurrentes.

Les deux der­nières queen en com­pé­ti­tion doivent alors s'affronter lors d'un duel sur une chan­son en play-​back. Un lip­sync à cou­per le souffle, sur le puis­sant Titanium de Sia et David Guetta. Si Keiona brille par son aura de show­girl, se désha­billant à deux reprises, Sara Forever pro­voque quant à elle des cris de sur­prise et d'excitation, lorsque sa tenue blanche mou­lante se colore d'encre bleue, au moment où elle presse ses faux seins. Une belle méta­phore sur l'avenir de cha­cune de ces reines : une page blanche qui ne leur reste qu'à écrire.

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