52668582126 9599374048 k 1
La chanteuse Raye lors d'un concert en février 2023 (©Drew de F Fawkes/Flickr)

Raye, la chan­teuse bri­tan­nique soul qui rayonne depuis son virage en indépendante

La chan­teuse et autrice-​compositrice bri­tan­nique Raye s'apprête à défendre, ce jeu­di soir, son pre­mier album My 21st Century Blues, lors d'un concert com­plet à la Maroquinerie à Paris. De sa signa­ture chez Polydor en 2014 jusqu'à son virage en indé­pen­dante en 2021, son début de car­rière n'a pas été de tout repos. Mais le suc­cès méri­té qu'elle connaît aujourd'hui montre que, mal­gré les embûches, l'artiste en a sous le capot.

« Imaginez ma dou­leur. » Le 29 juin 2021, la chan­teuse bri­tan­nique Raye se livre à cœur ouvert sur Twitter. Signée chez Polydor depuis 2014, elle n'a tou­jours pas publié d'album, mal­gré le suc­cès de plu­sieurs mor­ceaux et un contrat lui assu­rant la sor­tie de quatre opus au sein de son label. « J'ai com­po­sé album sur album. Ils prennent la pous­sière dans un dos­sier sur mon ordi­na­teur. Et je suis main­te­nant obli­gée de don­ner mes chan­sons à des artistes de pre­mier plan, car j'attends tou­jours la confir­ma­tion que je suis assez bonne pour sor­tir un disque », se lamente-​t-​elle sur le réseau social. 

La jeune femme, de son vrai nom Rachel Keen, l'assure : la musique est tout ce qui compte pour elle. « Je me sens malade d'être négli­gée à ce point, poursuit-​elle. (…) J'ai fait tout ce qu'on m'a deman­dé. J'ai chan­gé de genre musi­cal, j'ai tra­vaillé sept jours sur sept… Demandez à n'importe qui dans l'industrie musi­cale. J'en ai marre d'être une pops­tar polie. Je veux juste faire un album. S'il vous plaît, c'est tout ce que je veux. » Quelques semaines après cette série de tweets, l'artiste claque la porte de Polydor pour se lan­cer en solo. Le label assure alors, dans un com­mu­ni­qué, que la déci­sion de se sépa­rer était « mutuelle ». Du haut de ses 23 ans, voi­là Raye livrée à elle-​même, avec pour mis­sion d'écrire « le nou­veau cha­pitre » de sa car­rière d'artiste.

Un peu plus d'un an plus tard, ce jeu­di soir, la Britannique s'apprête enfin à chan­ter les quinze mor­ceaux de son pre­mier album My 21st Century Blues, lors d'un concert com­plet à la Maroquinerie à Paris, une des nom­breuses dates de sa tour­née euro­péenne. Cette der­nière, annon­cia­trice d'une tour­née amé­ri­caine au prin­temps, sera sui­vie d'un retour sur le vieux conti­nent à l'automne.

Une voix gor­gée de soul

Ce pre­mier disque, sor­ti le 3 février der­nier, a connu un suc­cès reten­tis­sant outre-​Manche, se pla­çant deuxième du top album, juste der­rière le nou­vel opus de la star cana­dienne de la coun­try Shania Twain. My 21st Century Blues, savant mélange de pop, de soul et de sono­ri­tés élec­tro, a béné­fi­cié du suc­cès sur­prise du single Escapism, qui a atteint la tête des charts au Royaume-​Uni, en Irlande et au Danemark. Il a aus­si rejoint le top 5 et le top 10 de plu­sieurs pays en Europe, et s'est même clas­sé à la 35e place du top 50 en France.

Très moderne dans ses sono­ri­tés et sa construc­tion, le mor­ceau met en avant le talent de paro­lière de Raye, qui a notam­ment écrit pour Beyonce. Mais il repré­sente sur­tout le par­fait écrin pour sa voix. La jeune chan­teuse, à l'aise dans les graves comme dans les aigus, maî­trise son ins­tru­ment à la per­fec­tion et rap­pelle à cer­tains moments Amy Winehouse, pour sa voix gor­gée de soul. Elle aus­si a bai­gné dans la soul et le jazz, citant Ella Fitzgerald, Nina Simone et Lauryn Hill comme modèles. Des influences encore plus per­cep­tibles sur les titres The Thrill Is Gone, Mary Jane et Worth It, par­mi les meilleures pistes de My 21st Century Blues. On retien­dra aus­si l'envoûtant Black Mascara (écrit après qu'un homme en qui elle avait confiance a mis quelque chose dans son verre) et l'épuré Ice Cream Man (sur les abus sexuels qu'elle a subis très jeune de la part d'un producteur).

Raye ne cache rien de sa vie pri­vée dans ce pre­mier album, fai­sant preuve de la même verve et du même cou­rage que sur les réseaux sociaux un an plus tôt. « Je ne sou­haite à per­sonne de subir les merdes que j'ai subies », disait-​elle au Guardian en 2021. « Je suis en colère, j'enrage. Je me bats sur tel­le­ment de ter­rains que je dois essayer de me détendre », poursuivait-​elle. En espé­rant que ce suc­cès méri­té lui apporte la paix néces­saire et lui ouvre la voie d'une car­rière, longue et solide. Une chose est sûre en tout cas, Raye en a sous le capot. 

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.