![La sélection de juillet- août 2020 1 000021640010 hollie fernando](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2020/08/000021640010-hollie-fernando.jpg)
Lianne La Havas
Enfin ! Après cinq ans de silence radio, la Britannique Lianne La Havas, 30 ans, donne de la voix avec la sortie d’un troisième album auquel elle donne son nom, sans doute pour souligner le caractère intime et autobiographique de ce nouveau chapitre. Ses dix chansons ressemblent aux cicatrices laissées par la fin d’une intense relation amoureuse. Sans pathos ni guimauve, Lianne La Havas étale ses sentiments sur un flamboyant patchwork nu-soul de boucles de guitare et de piano, tissé par les producteurs anglais Beni Giles et Mura Masa. Du jamesbondien Bittersweet au tropical Seven Times, en passant par le charme langoureux de Paper Thin, la sensualité de Read My Mind ou la rugosité de Weird Fishes (reprise de Radiohead), Lianne La Havas signe un grand disque de soul contemporaine.
Lianne La Havas. Warner. Sortie le 17 juillet.
ChangesNowBowie, de David Bowie
À l’occasion du 50e anniversaire de David Bowie, en janvier 1997, la BBC diffusait une émission pour laquelle le « Thin White Duke » eut carte blanche et réenregistra quelques-unes de ses chansons préférées. Les neuf titres choisis par le maître sont rassemblés aujourd’hui sur l’album ChangesNowBowie, produit par Bowie lui-même, entouré pour l’occasion d’un groupe restreint de musiciens. Ils présentent l’artiste sous un jour plus intime et les versions quasi acoustiques laissent place à des arrangements épurés. L’interprétation, d’une délicate beauté et d’une poésie extraordinaire, baigne dans une émotion palpable à chaque instant. Le choix est, bien sûr, d’un bon goût judicieux. Entre quelques classiques (Aladdin Sane ou White Light/White Heat, reprise du Velvet) se glissent quelques belles surprises comme la plus oubliée et merveilleuse Shopping for Girls. Un véritable bijou et un cadeau inattendu.
ChangesNowBowie, de David Bowie. Parlophone/Warner.
Orbitt II, de Someone
La Néerlandaise Tessa Rose Jackson a choisi de sortir du lot en optant pour un pseudo lambda : Someone. Pour devenir quelqu’un, la demoiselle compte avant tout sur sa dream pop double face : une pour accrocher l’oreille, l’autre pour la cajoler. Orbit II, le premier album de cette artiste éponge, est tourné vers les étoiles. Inspirées par la science-fiction Lo-Fi des années 1970, quand on pensait qu’en 2020 on voyagerait toutes et tous à bord de voitures volantes, ses compositions éthérées tournent sur la même orbite que le mythique Moon Safari d’Air – groupe dont elle signe d’ailleurs une reprise céleste de Playground Love. L’univers de Tessa Rose Jackson déborde au-delà de la musique. Elle a créé pour certains titres des illustrations abstraites qui s’animent quand on les regarde à travers une application pour smartphone. Tripant.
Orbitt II, de Someone. Pias.