La sélec­tion de jan­vier 2020

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Martha High © S. Caparilli

Nothing’s Going Wrong, de Martha High & The Italian Royal Family

Lorsqu’un soir de 1965, Martha High se pro­duit en concert à Washington, elle a 20 ans, James Brown est dans la salle. Il est tel­le­ment bluf­fé par cette chan­teuse qu’il lui pro­pose d’intégrer son groupe comme cho­riste. L’aventure dure­ra trente-​cinq ans, dou­blée d’une réelle ami­tié avec le « par­rain de la soul ». Aujourd’hui, Martha High a 74 ans et sa voix n’en laisse rien paraître, sinon le vécu qu’on devine à tra­vers une tex­ture rocailleuse du meilleur effet. Elle chante l’égalité des cultures mino­ri­taires aux États-​Unis, la place des immigré·es ou encore la soli­da­ri­té. Nothing’s Going Wrong a été enre­gis­tré à Rome, dans un stu­dio ana­lo­gique avec les ins­tru­ments de l’âge d’or de la soul amé­ri­caine. Le groove, les arran­ge­ments, l’énergie nous plongent dans le meilleur des années 1960 sans la moindre nos­tal­gie et en fai­sant tom­ber les bar­rières tem­po­relles. E.H.

Nothing’s Going Wrong, de Martha High & The Italian Royal Family. Blind Faith Records

Tout est gore, de Lous and the Yakuza

Elle n’a sor­ti que deux titres – l’imparable, déjà tubesque, Dilemme, et Tout est gore, au titre expli­cite –, mais pour­tant on ne parle que d’elle. Lous and the Yakuza est une perle rare. Née au Congo et exi­lée en Belgique dès son plus jeune âge pour fuir la guerre, Marie-​Pierre Kakoma (de son vrai nom) n’a pas eu un ‑par­cours facile. Après s’être fait virer du ‑domi­cile fami­lial, avoir dû dor­mir plu­sieurs mois dans la rue ou dans des stu­dios d’enregistrement, elle a connu de graves pro­blèmes de san­té. Des épreuves qui n’ont fait que ren­for­cer sa déter­mi­na­tion. Cette force de carac­tère et ce cou­rage, on les res­sent dans chaque parole de ses chan­sons. Avec sa voix de velours et son incon­tes­table flow, Lous révo­lu­tionne le R’n’B actuel et s’impose sur le devant de la scène fran­çaise comme une conqué­rante. En atten­dant son futur album, pré­vu en 2020, on peut s’immerger dans son uni­vers en regar­dant ses clips hyper esthé­tiques.« Moi, je n’attends qu’une chose, c’est de niquer le game », a‑t-​elle décla­ré à Libération. Elle est clai­re­ment sur la bonne voie (si ce n’est pas déjà fait). Et nous, on ne lui sou­haite que ça ! M.P.

Tout est gore, de Lous and the Yakuza. Disponible en digital. 

C’est quoi ton nom, de Blankass

Il y a sept ans, les frères Guillaume et Johan Ledoux avaient déci­dé de mettre entre paren­thèses leur groupe, Blankass, pour faire une esca­pade vers un uni­vers qui leur était cher : celui des enfants. Balthazar Tête de bois, le petit gar­çon qui vou­lait réus­sir sa vie, leur très joli conte musi­cal, est ain­si deve­nu en 2015 un livre-​disque nar­ré par Sylvie Testud. Le binôme y avait convié Michel Fugain, Pierre Perret, Alex Lutz, Ben Mazué, Hubert Mounier ou Élodie Frégé. La pause leur a éga­le­ment per­mis de repen­ser leur tra­vail. Les deux anciens membres du groupe Zéro de conduite ont pris le temps de peau­fi­ner de nou­velles com­po­si­tions où leur rock emprun­tant au folk, nour­ri de The Clash, Renaud, Brassens ou Springsteen, s’est enri­chi d’une approche plus pop. Gardant un pied dans le pas­sé tout en lais­sant place à de sub­tils arran­ge­ments élec­tro­niques, les onze nou­velles chan­sons sont autant de réus­sites. Chacune per­met de dégus­ter la légè­re­té de la poé­sie du quo­ti­dien des textes de Guillaume. C’est quoi ton nom est un disque d’une fraî­cheur déton­nante. C.K.

C’est quoi ton nom, de Blankass. At(h)ome.

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