Sur Oral, la vétérante islandaise Björk et la sensation espagnole Rosalía s’allient pour dénoncer “les graves conséquences environnementales et écologiques de l’élevage du saumon de mer en enclos en Islande”.
Un duo pour la bonne cause. Les chanteuses Björk et Rosalía unissent leur voix sur le titre Oral, sorti ce mardi 21 novembre, peuvent mettre en lumière “la cruauté alarmante et les graves conséquences environnementales et écologiques de l'élevage du saumon de mer en enclos en Islande”, explique le label One Little Independant dans un communiqué.
Composée il y a deux décennies par Björk, cette chanson avait été abandonnée par cette dernière pour son aspect jugé trop pop. Après l’avoir retrouvée, l’Islandaise a décidé de faire appel à l’Espagnole en raison du rythme légèrement dancehall qui traverse le morceau, et lui sied bien. Sur ce titre hybride, également traversé par des nappes orchestrales, les deux artistes chantent qu’il existe “une ligne à ne pas franchir”, comme un cri d’alerte. Le clip met lui en scène Björk et Rosalía, coiffées et habillées presque de la même manière, en train de se battre, comme un·e humain·e qui se battrait contre lui·elle-même, en proie à des pulsions destructrices.
“La pratique cruelle de l’élevage en enclos ouverts, introduite en Islande par des hommes d’affaires norvégiens ayant acheté des fermes piscicoles dans les fjords du pays, consiste à élever des poissons de manière intensive en les enfermant dans des filets d’eau libre ancrés dans des cours d’eau naturels, où les poissons sont maintenus entassés jusqu’à ce qu’ils atteignent une taille commercialisable et soient alors capturés”, explique le label de la chanteuse islandaise. “Ce procédé accélère le développement du poisson et crée dans de nombreux cas des mutations génétiques dans l’ADN du saumon, tout en constituant un terrain fertile pour un certain nombre de parasites et de maladies. L’industrie islandaise a décuplé depuis 2014, produisant moins de 4 000 tonnes pour atteindre 45 000 en 2021, et l’on estime désormais que la production annuelle pourrait atteindre 106 500 tonnes”, poursuit-il.
Face à cette pratique qui menace l’écosystème du pays, Björk et Rosalía ont annoncé utiliser l’ensemble des bénéfices du single pour soutenir une action en justice intentée par les habitant·es du village de Seyðisfjörður, à l’est de l’Islande, qui luttent contre la pisciculture. Björk et d’autres activistes islandais·es ont créé à cet effet l’association Aegis pour récolter et répartir les fonds.