L'univers artistique de la chanteuse française Silly Boy Blue s'affirme sur les deux nouveaux morceaux qu'elle vient de publier, I Don't Look Good When I Cry et Widow Dreams Forever, qui bénéficient d'un double clip, à la fois drôle et dark.
Unique en son genre. L'expression, un peu galvaudée, s'applique pourtant parfaitement à la chanteuse, autrice et compositrice française Silly Boy Blue. On pourrait même utiliser l'équivalent anglais « one of a kind », au grand dam des ardent·es défenseur·ses du français, l'artiste chantant presque exclusivement dans la langue de Shakespeare depuis ses débuts solo en 2018, avec l'EP But You Will, puis sur son premier album Breakup Songs, paru en 2021.
Il se dégage un je-ne-sais-quoi terriblement anglo-saxon dans la proposition d'Ana Benabdelkarim. Autant dans la musicalité de ses morceaux que dans sa grande audace artistique, qui la distingue immédiatement de ses consœurs, à l'exception peut-être de November Ultra, dont l'univers est, lui aussi, à l'opposé de ce qu'il se fait actuellement en Hexagone. Son art s'affirme sur les deux nouveaux titres qu'elle vient de publier, I Don't Look Good When I Cry et Widow Dreams Forever, qui bénéficient d'un double clip, à la fois drôle, et dark. Le premier morceau, quasiment a cappella, fait le pont entre les chansons de rupture empreintes de colère que Silly Boy Blue chantait sur son précédent disque. Le deuxième est « le liant de toutes les chansons du nouveau projet et à l'origine de son titre », précise-t-elle dans un communiqué.
Avant d'expliquer : « Tout au long de l’écriture du disque, je me suis répété : ne joue surtout pas la veuve éplorée ou l’ex un peu relou, comme dans l’album précédent. J’ai fini par trouver ça bien d’écrire Widow Dreams Forever, pour m’approprier cette image que je redoutais tellement et en faire quelque chose de joyeux, pour une fois. J’ai mis tout le pire de ce que je pouvais être dans cette chanson. Comme ça c’est là, ça existe, et j’en ai un peu moins peur. »
Plus rythmée, légèrement dansante même, Widow Dreams Forever a ce goût doux-amer des chansons entêtantes et profondes qui marquent les esprits. Elle représente clairement une rupture (sans mauvais jeu de mots) avec les premiers titres de la chanteuse, tout en gardant ce même univers cinématographique qui lie l'ensemble de son œuvre. À la manière d'une Lana Del Rey, dont elle est clairement la cousine française éloignée, Silly Boy Blue se renouvelle par petites touches à chaque nouveau projet et s'affirme de manière unapologetic (sans honte, sans s'excuser d'être elle-même), pour reprendre un mot bien anglais, qui n'a malheureusement aucune traduction satisfaisante en français.