Dans son livre Proust, roman familial, Laure Murat porte un regard inattendu sur le livre de Proust À la recherche du temps perdu. Elle y dévoile la férocité subtile avec laquelle l'auteur démystifie l'aristocratie, l’attention extrême qu’il porte aux marginalités et aux « secrets hurlés » de l’homosexualité.
Un nouvel éclairage sur l’une des œuvres littéraires les plus commentées de tous les temps, il fallait oser ! Laure Murat vient d’une famille aristocratique que Proust a côtoyée. Elle en a transgressé tous les codes en devenant professeure à Los Angeles, sans enfant, lesbienne et féministe. Cette position, qui la distingue et l’exclut de sa famille, l’amène à porter, dans son livre Proust, roman familial, un regard inattendu sur La Recherche. Elle y dévoile la férocité subtile avec laquelle Proust démystifie cette classe sociale hermétique, l’attention extrême qu’il porte aux marginalités, aux « secrets hurlés » de l’homosexualité. Laure Murat revient surtout sur le geste magique de l’écrivain, cet acte « proustidigitateur » par lequel il est parvenu à la sauver. À travers une porte dérobée – celle de son salut personnel –, elle offre un accès panoramique à cette œuvre monumentale.
Proust, roman familial, de Laure Murat. Robert Laffont, 256 pages, 20 euros.