Un roman de deuil, de rédemption et, surtout, d’affirmation de soi, porté par une langue cash et très vivifiante.
Slameuse, poétesse et autrice, Lisette Lombé prouve qu’elle tient la distance avec ce deuxième roman. D’ailleurs, Eunice, l’héroïne de l’autrice belgo-congolaise, est athlète, et elle court « pour toutes les femmes de [sa] famille », « pour les vivantes et les mortes, pour les fragiles et les fortes ». À 19 ans, la voilà confrontée à la mort mystérieuse de sa mère, survenue un soir de fête sur une péniche amarrée sur la Meuse. Pour découvrir ce qui s’est passé, elle interroge des membres de sa cellule familiale, ouvrant une boîte de Pandore dans laquelle elle (nous) plonge. Eunice a besoin d’amour et de courage, et elle pourrait bien les trouver chez la troublante Jennah, rencontrée dans un atelier d’écriture féministe où ses copines l’ont traînée. Un roman de deuil, de rédemption et, surtout, d’affirmation de soi, porté par une langue cash et très vivifiante.
Eunice, de Lisette Lombé. Seuil. 192 pages. 18 euros.