Tâches ména­gères, édu­ca­tion posi­tive… Emma sort une nou­velle bd féministe

Depuis la publi­ca­tion reten­tis­sante, en 2017, de ses planches sur Facebook vul­ga­ri­sant la notion de charge men­tale ‑concept éla­bo­ré à l’origine par la socio­logue Monique Haicault‑, Emma a publié pas moins de huit ouvrages. Dans sa série de BD Un autre regard, le cin­quième tome se com­pose de trois nou­velles « Histoires pour celles qui en ont marre de se faire exploi­ter ». Si cer­tains des­sins ont déjà été dif­fu­sés sur les réseaux sociaux de la des­si­na­trice, l’ouvrage pro­pose éga­le­ment un long récit inédit. 

Dans la pre­mière par­tie, les déboires d’un cer­tain Jean-​Martin illus­trent l’inégale répar­ti­tion du tra­vail domes­tique au sein du foyer comme étant le fruit de stra­té­gies mas­cu­lines bien pen­sées. Le second récit étrille par le menu les hommes qui se disent fémi­nistes mais dont l’engagement est à géo­mé­trie variable : les « good guys ». Enfin, la der­nière par­tie tombe à pic, après un été riche en contro­verses sur la pra­tique édu­ca­tive du « time out » (l'isolement tem­po­raire d'un enfant en crise dans sa chambre) face aux tenant·es de l’éducation dite bien­veillante. La des­si­na­trice y déploie des tré­sors de péda­go­gie pour illus­trer une nou­velle charge men­tale paren­tale ‑et sur­tout mater­nelle– : l’éducation posi­tive. Une manière de culpa­bi­li­ser encore les mères, selon elle, qui tient davan­tage de l'arnaque mar­ke­ting que des sciences de l'éducation.

Des lignes et des cailloux, de Emma, édi­tions Massot, 125 p., 17 euros (dis­po­nible).