Si l’intrigue de Petite sale respecte les codes du polar, le récit vaut aussi pour la façon dont l’autrice l’utilise pour illustrer la hiérarchie des classes sociales et des genres dans une France où les femmes étaient toujours en bas de l’échelle.
Elle change d’époque sans changer de combat. Après quatre polars contemporains portant sur le harcèlement et sur les violences faites aux femmes, Louise Mey prend du recul : Petite sale se déroule en 1969, quelque part en Picardie. « Petite sale », c’est ainsi qu’était surnommée Catherine par ses propres employeurs, elle qui est « fille à tout faire » pour un couple de riches propriétaires agricoles. Quand la petite fille du couple est kidnappée, on la suspecte directement. Bientôt, l’enquête se détournera d’elle – mais Louise Mey, elle, vous détourne pour mieux vous manipuler. Si l’intrigue respecte les codes du polar, le récit vaut aussi pour la façon dont l’autrice l’utilise pour illustrer la hiérarchie des classes sociales et des genres dans une France où les femmes étaient toujours en bas de l’échelle. Un bon roman noir.
Petite sale, de Louise Mey. Le Masque, 384 pages, 20 euros.