« Où es-​tu, monde admi­rable » : Sally Rooney, frag­ments d'un dis­cours amoureux

Avec son troi­sième roman, Où es-​tu, monde admi­rable, Sally Rooney fait vibrer des touches plus per­son­nelles en dérou­lant l’histoire de deux meilleures amies, bien­tôt tren­te­naires, à tra­vers leurs échanges épistolaires.

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©Éditions de l'Olivier

Et de trois. Sally Rooney accom­plit un nou­veau pro­dige. Après Conversations entre amis et Normal People (adap­tés en séries à suc­cès) qui ont, coup sur coup, prou­vé que les mil­len­nials savaient recon­naître une brillante autrice et en faire une icône, voi­ci Où es-​tu, monde admirable. 

Dans la lignée des pré­cé­dents, ce roman fait vibrer des touches plus per­son­nelles en dérou­lant l’histoire de deux meilleures amies, bien­tôt tren­te­naires, à tra­vers leurs échanges épis­to­laires. Alice, roman­cière à suc­cès, vient de rompre la rou­tine du binôme en s’installant dans une mai­son, à dis­tance de Dublin. Eileen, rédac­trice payée au lance-​pierre, est res­tée vivre dans sa coloc du centre-​ville. Les deux amies par­tagent leurs dési­rs, leur anxié­té éco­lo­gique, leur désar­roi face aux boo­mers. Mais décryptent aus­si leurs expé­riences amou­reuses en n’hésitant pas à y cher­cher l’influence de Marx ou de la psy­cho­lo­gie évolutionniste… 

Parfois com­pa­rée à Salinger ou à Jane Austen, Sally Rooney démontre ici, sans esbroufe, qu’elle ne res­semble qu’à elle-​même. Elle par­vient à cap­tu­rer les voix de cette géné­ra­tion (la sienne) de femmes culti­vées et ultra- conscientes pour nous offrir une res­pi­ra­tion, une vraie, face à une ques­tion mal­heu­reu­se­ment brû­lante : où es-​tu, monde admirable ?

Où es-​tu, monde admi­rable, de Sally Rooney, tra­duit de l’anglais (Irlande) par Laetitia Devaux. Éditions de l'Olivier, 384 pages, 23,50 euros.

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