« Nous ne sommes pas pro­té­gés » : une autrice auto-​éditée conteste la fer­me­ture de son compte Amazon pour « pornographie »

Aurélie Chateaux-​Martin, autrice en auto-​édition depuis 2012 sur Amazon, conteste la fer­me­ture de son compte, après le blo­cage de son der­nier roman gra­phique LGBT pour « por­no­gra­phie ». Un motif qu'elle réfute. 

capture decran 2022 07 13 a 20.22.45
Aurélie Chateaux-​Martin

« Je tire, selon les mois, entre 80 et 90% de mes reve­nus d'Amazon. » Aurélie Chateaux-​Martin, autrice en auto-​édition depuis 2012 sur la pla­te­forme du géant amé­ri­cain, est désem­pa­rée. Le 2 juillet der­nier, son compte a tout sim­ple­ment été fer­mé, après que l'entreprise a blo­qué son der­nier roman gra­phique au motif qu'il contien­drait de la por­no­gra­phie. Ce que l'écrivaine de 37 ans, ori­gi­naire de Dordogne, réfute auprès de Causette. « Mes livres ne sont pas por­no­gra­phiques, même s’ils contiennent de l’érotisme », affirme-​t-​elle. Or, de nom­breux ouvrages éro­tiques sont bien dis­po­nibles dans une rubrique dédiée du site.

La pro­li­fique autrice, qui a écrit près de 120 livres, s'est d'abord lan­cée dans la lit­té­ra­ture fan­tas­tique pour adolescent·es, avant de bifur­quer vers la romance, et en par­ti­cu­lier la romance LGBT. Or, depuis un an et demi, elle assure subir du har­cè­le­ment sur la pla­te­forme, sous la forme de mau­vais avis, de com­men­taires néga­tifs et de signa­le­ments, en par­ti­cu­lier concer­nant ses der­nières œuvres. À la fois, selon elle, de la part des com­mu­nau­tés de lec­teurs et de lec­trices de romance LGBT, très viru­lentes et prêtes à s'attaquer aux autres écrivain·es du genre fai­sant de l'ombre à leur préféré·e. Mais aus­si de la part de per­sonnes homophobes. 

C'est pour cela que son roman gra­phique a été visé, estime Aurélie Chateaux-​Martin, alors même qu'il n'était pas encore en vente. « Il était visible sur Amazon mais on ne pou­vait pas l'acheter en rai­son d'une erreur dans la mise en page. Les per­sonnes qui ont signa­lé mon livre l'ont fait sans avoir pu le lire », raconte-​t-​elle. Victime par le pas­sé de plu­sieurs blo­cages de livres, elle pense que ce der­nier blo­cage est la rai­son de la fer­me­ture de son compte. Sans que cette règle ne soit écrite sur le site d'Amazon ou n'ait pu nous être confir­mée par la société. 

Une ten­ta­tive d'appel vaine

Contacté, Amazon nous a répon­du par la voix d'un porte-​parole sur le fonc­tion­ne­ment géné­ral de sa pla­te­forme, sans entrer dans le détail du cas d'Aurélie Chateaux-​Martin : « Notre bou­tique dis­pose de règles rela­tives au conte­nu et nous reti­rons les conte­nus qui ne sont pas conformes à ces règles. Quand nous exa­mi­nons la confor­mi­té d’un ouvrage à nos règles rela­tives au conte­nu, nous pre­nons en consi­dé­ra­tion le conte­nu spé­ci­fique de cet ouvrage, et nous consa­crons beau­coup de temps et des res­sources signi­fi­ca­tives pour que ces règles soient appli­quées de la façon la plus homo­gène possible. »

Le porte-​parole de l'entreprise amé­ri­caine affirme que lorsqu'un ouvrage est reti­ré, « l'auteur, l'éditeur ou le par­te­naire de vente en sont infor­més afin qu'il puisse faire appel de [leur] déci­sion ». Malgré sa ten­ta­tive d'appel, Aurélie Chateaux-​Martin n'a pas réus­si à faire chan­ger Amazon d'avis. Selon elle, les écrivain·es auto-édité·es « sont traité·es dif­fé­rem­ment des géants de l'édition ». « Nous avons droit à moins de pro­tec­tion, de com­mu­ni­ca­tion ou de pos­si­bi­li­té de se jus­ti­fier », estime-​t-​elle. Cette der­nière espère désor­mais pou­voir avoir à nou­veau accès à son compte, afin de per­mettre à ses lecteur·trices de retrou­ver ses livres. Il sont, en atten­dant, dis­po­nible sur son site inter­net.

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.