Aurélie Chateaux-Martin, autrice en auto-édition depuis 2012 sur Amazon, conteste la fermeture de son compte, après le blocage de son dernier roman graphique LGBT pour « pornographie ». Un motif qu'elle réfute.
« Je tire, selon les mois, entre 80 et 90% de mes revenus d'Amazon. » Aurélie Chateaux-Martin, autrice en auto-édition depuis 2012 sur la plateforme du géant américain, est désemparée. Le 2 juillet dernier, son compte a tout simplement été fermé, après que l'entreprise a bloqué son dernier roman graphique au motif qu'il contiendrait de la pornographie. Ce que l'écrivaine de 37 ans, originaire de Dordogne, réfute auprès de Causette. « Mes livres ne sont pas pornographiques, même s’ils contiennent de l’érotisme », affirme-t-elle. Or, de nombreux ouvrages érotiques sont bien disponibles dans une rubrique dédiée du site.
La prolifique autrice, qui a écrit près de 120 livres, s'est d'abord lancée dans la littérature fantastique pour adolescent·es, avant de bifurquer vers la romance, et en particulier la romance LGBT. Or, depuis un an et demi, elle assure subir du harcèlement sur la plateforme, sous la forme de mauvais avis, de commentaires négatifs et de signalements, en particulier concernant ses dernières œuvres. À la fois, selon elle, de la part des communautés de lecteurs et de lectrices de romance LGBT, très virulentes et prêtes à s'attaquer aux autres écrivain·es du genre faisant de l'ombre à leur préféré·e. Mais aussi de la part de personnes homophobes.
C'est pour cela que son roman graphique a été visé, estime Aurélie Chateaux-Martin, alors même qu'il n'était pas encore en vente. « Il était visible sur Amazon mais on ne pouvait pas l'acheter en raison d'une erreur dans la mise en page. Les personnes qui ont signalé mon livre l'ont fait sans avoir pu le lire », raconte-t-elle. Victime par le passé de plusieurs blocages de livres, elle pense que ce dernier blocage est la raison de la fermeture de son compte. Sans que cette règle ne soit écrite sur le site d'Amazon ou n'ait pu nous être confirmée par la société.
Une tentative d'appel vaine
Contacté, Amazon nous a répondu par la voix d'un porte-parole sur le fonctionnement général de sa plateforme, sans entrer dans le détail du cas d'Aurélie Chateaux-Martin : « Notre boutique dispose de règles relatives au contenu et nous retirons les contenus qui ne sont pas conformes à ces règles. Quand nous examinons la conformité d’un ouvrage à nos règles relatives au contenu, nous prenons en considération le contenu spécifique de cet ouvrage, et nous consacrons beaucoup de temps et des ressources significatives pour que ces règles soient appliquées de la façon la plus homogène possible. »
Le porte-parole de l'entreprise américaine affirme que lorsqu'un ouvrage est retiré, « l'auteur, l'éditeur ou le partenaire de vente en sont informés afin qu'il puisse faire appel de [leur] décision ». Malgré sa tentative d'appel, Aurélie Chateaux-Martin n'a pas réussi à faire changer Amazon d'avis. Selon elle, les écrivain·es auto-édité·es « sont traité·es différemment des géants de l'édition ». « Nous avons droit à moins de protection, de communication ou de possibilité de se justifier », estime-t-elle. Cette dernière espère désormais pouvoir avoir à nouveau accès à son compte, afin de permettre à ses lecteur·trices de retrouver ses livres. Il sont, en attendant, disponible sur son site internet.