![La sélection BD de février 2020 1 Capture d’écran 2020 02 04 à 12.13.03](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2020/02/Capture-d’écran-2020-02-04-à-12.13.03-707x1024.jpg)
Le Choix, de Désirée et Alain Frappier
Le Choix, écrit par Désirée Frappier et dessiné par son mari, Alain Frappier, retrace de façon très documentée – et avec une grande sensibilité – le combat pour la dépénalisation de l’avortement en France. Ce roman graphique, enrichi par des affiches et des tracts d’époque, évoque la douleur des femmes ayant eu recours à l’avortement clandestin (avant l’adoption de la loi Veil en 1975), la solidarité de leurs conjoints désemparés et le courage de certains médecins pro-IVG… En parallèle, l’autrice, qui a elle aussi avorté après la loi Veil, raconte son enfance auprès de sa grand-mère à Biarritz, son adolescence ballottée de foyers en familles d’accueil, sa rencontre avec une militante du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) dont les copines collaient des affiches dans les rues : « C’est quand même plus chouette de vivre quand on est désiré ! » Un livre de témoignages indispensable. C.R.
Le Choix, de Désirée et Alain Frappier. Éd. Steinkis (édition enrichie).
C’est comme ça que je disparais, de Mirion Malle
Une nouvelle BD de Mirion Malle, c’est toujours une bonne nouvelle. À 28 ans, à peine, l’autrice et dessinatrice française, qui vit aujourd’hui à Montréal, au Canada, a déjà trois beaux ouvrages au compteur. Deux BD didactiques : Commando Culotte. Les Dessous du genre et de la pop-culture ainsi que La Ligue des super féministes, et Les Règles… quelle aventure !, d’Élise Thiébaut, qu’elle a illustré. On aura compris que la cause des femmes est un sujet qui l’habite. Mais, cette fois-ci, avec C’est comme ça que je disparais, Mirion Malle se lance dans la fiction et aborde avec délicatesse le sujet de la dépression chez les jeunes adultes. Clara est une jeune femme moderne, entourée d’ami·es. Elle est écrivaine et bosse en parallèle dans une maison d’édition. Elle s’est, certes, séparée de sa copine et fait face à une rupture, mais rien que de très classique. Elle souffre surtout d’un terrible manque d’appétit de la vie. Entre attaques de panique et envie de disparaître, Clara peine à ‑sortir la tête de l’eau. Mais la ‑sororité, le soutien, l’écoute finiront par ‑allumer une petite lumière au bout du tunnel. Le tout emporté par un dessin pop et léger ponctué d’expressions québécoises, ce qui ne gâche rien. S. G.
C’est comme ça que je disparais, de Mirion Malle. Éd. La Ville brûle.