La sélec­tion BD d’avril 2020

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Promenade de la mémoire, ouvrage collectif

Le 14 juillet 2016, un camion fon­çait dans la foule venue assis­ter au feu d’artifice sur la pro­me­nade des Anglais à Nice. 86 per­sonnes seront tuées et 458 bles­sées. Promenade de la mémoire donne la parole aux familles des vic­times, à un pom­pier, à des res­ca­pés de cet atten­tat. Il y a Lisa qui n’arrive pas à apai­ser sa colère, Patrick qui se sou­vient avoir été obli­gé de poser ses mains sur les oreilles d’une petite fille bles­sée pour qu’elle n’entende plus les cris d’horreur, Anne qui a appris la mort de sa fille par les jour­naux, Seloua dont la sœur Aldjia a été tuée et qui depuis s’est enga­gée dans l’association d’aide aux vic­times Promenade des anges… Six témoi­gnages poi­gnants recueillis par Isabelle Seret (jour­na­liste et socio­logue cli­ni­cienne auprès de jeunes et de familles confron­tés à la radi­ca­li­sa­tion ; coau­trice, avec Vincent de Gaulejac, de Mon enfant se radi­ca­lise, aux ­édi­tions Odile Jacob). Chaque récit est mis en images avec déli­ca­tesse par un des­si­na­teur dif­fé­rent : Edmond Baudoin, Joël Alessandra, Alexis Sentenac, Céline Wagner, Jeanne Puchol et Alexis Robin. À l’initiative de l’association Les Militants des savoirs (Chaire Unesco de pré­ven­tion de la radi­ca­li­sa­tion et de l’extrémisme violent), ce livre néces­saire est, sans nul doute, une nou­velle étape vers la rési­lience pour ces vic­times tou­jours trau­ma­ti­sées. Et un néces­saire tra­vail de mémoire.

Promenade de la mémoire, ouvrage col­lec­tif. Préface de Boris Cyrulnik. Éd. Des ronds dans l’O, 96 pages, 20 euros. Sortie le 15 avril.

FLIPETTE ET VENERE vignette
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Flipette et Vénère, de Lucrèce Andreae

Flipette, c’est Clara. Jeune pho­to­graphe, elle vit reti­rée de la grande ville. Au calme.
Elle a rai­son, parce qu’elle a peur de tout et a du mal à trou­ver un sens à sa vie, à son tra­vail. Ça cogite grave dans sa petite tête d’introvertie un peu à côté de la plaque. Vénère, c’est Axelle, sa sœur. Tout l’inverse d’elle. Hyper gau­cho, archi enga­gée, tou­jours en colère. Les deux sont brouillées et ne se parlent plus depuis des années jusqu’à ce que leur mère oblige Clara à aller rendre visite à sa sœur, qui
a la jambe dans le plâtre. Il faut bien l’aider… Par la force des choses, Clara va suivre Axelle dans sa vie, de squats en manifs en pas­sant par les « lieux plu­ri­dis­ci­pli­naires auto­gé­rés », et sor­tir de sa zone de confort pour se col­ti­ner la réa­li­té. À tra­vers cette his­toire, Lucrèce Andreae, dont c’est la pre­mière bande des­si­née (elle vient de l’animation et a reçu, en 2018, le césar du meilleur court-​métrage pour son film Pépé le Morse), raconte sur­tout le monde d’aujourd’hui et une jeu­nesse per­due quant à ses valeurs. Anticapitalisme, anar­chie, mili­tan­tisme, vio­lences poli­cières, réfugié·es, éco­lo­gie, soli­da­ri­tés. Il est ques­tion de tout cela dans Flipette & Vénère, qui décrit une géné­ra­tion tiraillée entre espoir et rési­gna­tion.
Le tout est dépeint d’un trait ultra moderne. U Sarah Gandillot

Flipette & Vénère, de Lucrèce Andreae. Éd. Delcourt, 336 pages, 24,95 euros. 

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