La philosophe Camille Froidevaux-Metterie publie ce jeudi 2 septembre Un corps à soi, qui cherche à rétablir le corps « incarné et sexué » des femmes comme vecteur d’émancipation.
![Avec «Un corps à soi», Camille Froidevaux-Metterie réhabilite le corps sujet 1 Un corps a soi](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2021/09/Un-corps-a-soi.jpg)
Si Camille Froidevaux-Metterie n’existait pas, le féminisme rêverait de l’inventer ! Dans son nouveau livre, Un corps à soi, elle poursuit la construction de son système philosophique remarquable pour éclairer le mouvement féministe actuel dans ses nombreuses ramifications et anticiper, avec un optimisme éclairé, les conséquences à venir. Son propos est le suivant : depuis 2010, les femmes se resaisissent d’une notion pourtant aussi ancienne que le féminisme lui-même, le corps, jusqu’ici effacé du débat car considéré – y compris par les féministes elles-mêmes – comme un lieu d’aliénation. S’appuyant sur une relecture inédite de Simone de Beauvoir et sur la philosophe Iris Marion Young, elle cherche à rétablir le corps « incarné et sexué » des femmes comme vecteur d’émancipation. Non pas le corps « objet », désincarné et théorique. Mais le corps « sujet » à qui elle donne le pouvoir de s’exprimer. C’est donc à la première personne, croisant références philosophiques, témoignages et confidences personnelles, que Camille Froidevaux examine une par une, de façon aussi innovante que courageuse, les transformations intimes qui jalonnent la vie des femmes et les contradictions inextricables qui nouent leurs corps. Un livre politique, dans sa plus noble définition, qui redonne enfin sens au concept de « révolution ».
Un corps à soi, de Camille Froidevaux-Metterie. Éd. Seuil, 377 pages, 23 euros. Sortie le 2 septembre.