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Images malai­santes en Corée du Nord, nou­velle plainte… Ce que révèle le "Complément d'enquête" sur Gérard Depardieu

Ce jeu­di soir, l'émission Complément d'enquête se penche sur le comé­dien fran­çais Gérard Depardieu, mis en exa­men depuis 2020 pour "viols" et "agres­sions sexuelles". Au pro­gramme, des images exclu­sives d'un voyage gênant et des pro­pos embar­ras­sants en Corée du Nord, la révé­la­tion d'une deuxième plainte contre l'acteur, et les témoi­gnages de per­sonnes du milieu qui l'ont côtoyé.

Il s'agit d'images qui n'ont, pour l'instant, jamais été dif­fu­sées. En 2018, Gérard Depardieu et Yann Moix se trouvent en Corée du Nord pour les 70 ans de la créa­tion du régime. Ce voyage de plu­sieurs jours est fil­mé par l'auteur fran­çais. Quelques pho­tos appa­raissent alors dans les médias ici ou là, mais rien d'autre. Avant ce jeu­di soir. L'émission Complément d'enquête consacre son émis­sion du jeu­di 7 décembre au comé­dien fran­çais. Baptisé "La chute de l'ogre", il s'ouvre sur le dépla­ce­ment de Gérard Depardieu en Corée du Nord et per­met de le décou­vrir "en roue libre", com­mente le jour­na­liste Damien Fleurette. C'est peu de le dire. L'acteur mul­ti­plie les sor­ties gros­sières ("J'ai la diar­rhée"), très limites ("J'ai envoyé un cha­pe­let de gaz, digne d'un grand Allemand", glisse-​t-​il avant de prendre l'avion) et les avan­cées dépla­cées, presque à chaque fois qu'il croise une femme. "Elle a la petite robe bien ouverte là, on voit presque la petite culotte", "Les femmes adorent faire du che­val, elles ont le cli­to qui frotte contre le pom­meau de la selle, elles jouissent énor­mé­ment", "Si jamais elle galope, elle jouit" (en par­lant d'une petite fille), "Je pèse 124 kilos, en érec­tion 126" ou "J'ai une poutre dans le pan­ta­lon", l'entend-t-on lâcher entre deux grognements. 

Une entrée en matière très effi­cace, et assez dif­fi­cile à regar­der, il faut le recon­naître, pour mieux cer­ner l'homme de 74 ans, accu­sé par au moins 16 femmes de vio­lences sexuelles, décompte l'émission. Il est aus­si mis en exa­men depuis 2020 pour "viols" et "agres­sions sexuelles", après le dépôt d'une plainte de la jeune actrice Charlotte Arnoult, dont le père connais­sait la star de ciné­ma. Cette der­nière, âgée de 28 ans, revient sur ses accu­sa­tions, comme elle a pu déjà le faire aupa­ra­vant dans dif­fé­rents médias. Des accu­sa­tions que Gérard Depardieu a réfu­tées, notam­ment dans Le Figaro, mais pas dans Complément d'enquête, à qui il n'a pas vou­lu répondre. D'autres femmes qui ont tra­vaillé avec lui témoignent éga­le­ment de paroles ou gestes déplacé·es.

Comme la régis­seuse Marylène Andin, qui se dit trau­ma­ti­sée par sa ren­contre avec le sep­tua­gé­naire, en 2008, sur le tour­nage du film Diamant 13. Lors d'une scène de nuit, alors qu'il s'impatiente, "tout d'un coup ça parle de bite", affirme-​t-​elle : "Il s’approche de moi et il me dit : 'Toi tu les aimes petites et qui gros­sissent en bouche?' J’ai ce rire gêné, tout le monde se marre autour, lui m’a cas­sée com­plè­te­ment, m’a un peu humi­liée, ça le fait rire. Il est tout de suite pas­sé à autre chose." Si le met­teur en scène, qui se trou­vait à côté de Marylène Andrin lors de cette scène, ne se sou­vient pas aujourd'hui de cette phrase en par­ti­cu­lier, il raconte : "Si vous avez mis les pieds sur un pla­teau, pour reca­drer Gérard Depardieu tout le temps, il faut déjà y aller, parce que c’est toutes les cinq minutes qu’il y a une blague qui tourne autour du sexe. Donc s’il faut chaque fois le reca­drer, on ne tra­vaille plus."

À lire aus­si I Lettre ouverte à Gérard Depardieu : “Tu crées la ter­reur par le rire, tu te fais pas­ser pour un bouf­fon, alors que tu es un roi tout puissant”

Une deuxième plainte

Complément d'enquête recueille éga­le­ment le témoi­gnage de la comé­dienne Hélène Darras, qui accuse l'acteur d'agression sexuelle sur le tour­nage du film Disco, réa­li­sé en 2007 par Fabien Onteniente. Sur le pla­teau, elle se sou­vient qu'il sen­tait l'alcool et qu'il était "ingé­rable""Il me regarde comme si j'étais un mor­ceau de viande. Moi, j'ai une robe ultra-​moulante, il me rap­proche de lui par la taille, ensuite il passe sa main sur mes hanches, sur mes fesses…, raconte-​t-​elle à Complément d'enquête. Il me dit car­ré­ment : 'Est-​ce que tu veux mon­ter dans ma loge ?' Je lui dis non, mais ça ne change rien au fait qu'entre les prises, il va conti­nuer à me pelo­ter. Je suis pétri­fiée." Son témoi­gnage auprès de l'émission l'a pous­sée, en sep­tembre der­nier, à por­ter plainte à son tour. Mais quinze ans après, les faits pour­raient être prescrits. 

À lire aus­si I Gérard Depardieu visé par une nou­velle plainte pour "agres­sion sexuelle"

Outre ces témoi­gnages, ce nou­veau numé­ro de l'émission de France 2 se penche aus­si sur des pro­pos trou­blants de Gérard Depardieu, dans une publi­ca­tion amé­ri­caine, en 1978. Il aurait alors livré avoir été impli­qué dans des viols à l'âge de 9 ans, lorsqu'il habi­tait à Châteauroux. En décembre 1990, le Times, dans un por­trait que le maga­zine lui consacre, essaie de véri­fier ses dires auprès du comé­dien, en pleine explo­sion grâce au long-​métrage Cyrano de Bergerac. Il les confirme, selon la jour­na­liste Victoria Foote-​Blackman, que Complément d'enquête a retrou­vée. Avant de les nier, face au tol­lé qu'ils pro­voquent outre-​Atlantique, et d'accuser la jour­na­liste de l'avoir mal tra­duit. Interrogé, Alain Depardieu, son grand-​frère à qui il ne parle plus, affirme qu'il aurait inven­té cette his­toire pour se créer un per­son­nage : "Gérard n'est pas comme ça. (…) Il racon­tait plein d'histoires à l'époque."

Au cours du por­trait, Complément d'enquête a essayé d'interroger de nombreux·ses réalisateur·trices, acteur·trices ou producteur·trices, mais très peu ont accep­té de témoi­gner. "Nous sommes tous un peu cou­pables, il y avait une tolé­rance qui était une erreur", sou­ligne d'un côté Marc Misonnier, le pré­sident de l'Union des pro­duc­teurs de ciné­ma. De l'autre côté, les proches de Gérard Depardieu réfutent toutes les accu­sa­tions. La réa­li­sa­trice Josée Dayan, qui l'a récem­ment fait tour­ner dans la série Diane de Poitiers, dif­fu­sée sur France 2 en 2022, estime "ne pas être juge" : "Il peut y avoir des erreurs judi­ciaires. Pour l’instant, pour moi, Depardieu je sais ce que je pense de lui et si je devais tour­ner un film avec lui demain je le ferais encore. On peut tout dire de Gérard sauf que c’est un vio­leur." Avant de le décrire comme ayant eu "les plus belles femmes du monde" et "beau­coup d'amies femmes". Selon elle, "on n'est jamais grillé". "On peut tom­ber très bas et d'un coup de talon on remonte." En atten­dant, l'acteur a été écar­té de la pro­mo­tion de son der­nier film en date, Umami, sor­ti en mai der­nier. Et aucun autre pro­jet n'est, pour l'instant, au programme.

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