Série d'été : Il y a un siècle, les femmes 3/4
Dans la peinture des années 20, des artistes femmes osent montrer une maternité désacralisée et d'intrigants personnages au genre plus que flou. Visite guidée de l'expo Pionnières avec sa commissaire Camille Morineau.
Elles peignaient des choses nouvelles, qu'elles soient rattachées au mouvement cubiste, à l'art nouveau ou à l'art déco. Elles ont été célébrées, ont même pu vivre de leur art mais la plupart d'entre elles sont aujourd'hui quasi oubliées. Il y a un siècle, dans un certain milieu urbain d'avant-garde, de talentueuses peintres ont participé activement à la grande liberté artistique de l'entre-deux-guerres, comme s'est attachée à le rappeler la formidable exposition Pionnières, artistes dans le Paris des années folles qui s'est terminée le 10 juillet au musée du Luxembourg à Paris.
Pour sa commissaire d'exposition, la conservatrice du patrimoine et directrice de l'association Aware (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions) Camille Morineau, Pionnières a été conçue comme un hommage – un femmage ? – aux artistes femmes qui, installées à un moment ou à un autre à Paris, ont fait battre le palpitant de ces années folles. On y a croisé des rescapées de la mémoire collective, telles que la photographe Claude Cahun, les peintres Tamara de Lempicka et Marie Laurencin ou encore l'artiste pluridisciplinaire Joséphine Baker. Mais surtout, Pionnières a été l'occasion de rencontrer une multitude de méconnues : la sculptrice Chana Orloff, la peintre Romaine Brooks, l'écrivaine Jeanne Galzy ou la cinéaste Germaine Dulac… « Les années folles sont un moment de bouillonnement culturel, et les œuvres parfois osées des[…]