Elles sont douze, douze femmes entre 20 et 25 ans, installées confortablement dans leur chambre, sur leur lit, et elles racontent, face caméra. Leur parcours sexuel, depuis l’enfance, des premières sensations confuses jusqu’aux descriptions précises de la masturbation, du plaisir, de l’orgasme. La multiplicité des profils de ces participantes fait toute la richesse de ce documentaire. Hétéros ou homos, blanches ou racisées, fluettes ou rondes, elles ont pourtant des points communs bien clairs : une incapacité presque totale à dessiner un clitoris (première séquence du film, saisissante !) et un sentiment profond d’inégalité. L’impression d’être confrontées depuis l’enfance au tabou du plaisir féminin et entravées dans l’épanouissement de leur sexualité.
Les réalisatrices, Lisa Billuart Monet et Daphné Leblond, ont su mettre en valeur ce constat : « Nous nous inscrivons dans un féminisme intersectionnel où l’on essaie d’observer comment les dominations s’additionnent, voire se multiplient quand on cumule les minorités. Nous avons aussi été touchées par le féminisme prosexe. Cette ouverture nécessaire à tout le spectre des sexualités, la nécessité d’arrêter les stigmatisations. » Souhaitons que ce film, sorti en salles en juin et aujourd’hui en DVD, soit projeté dans tous les lycées pour les filles… et les garçons !
Bande annonce
Mon nom est clitoris, de Lisa Billuart Monet et Daphné Leblond. Sortie en DVD le 2 mars, 14,99 euros.