Le docu­men­taire avec Will Ferrell et son amie trans Harper Steele bou­le­verse Sundance

Dans Will & Harper, réa­li­sé par Josh Greenbaum, dont la pre­mière a eu lieu 
lun­di soir, à Sundance, Will Ferrell tra­verse les États-​Unis avec son amie de trente ans : Harper Steel. 

Le der­nier pro­jet du popu­laire acteur de comé­die Will Ferrel, un émou­vant docu­men­taire sur la tran­si­tion de genre, a remué le Festival de Sundance. Intitulé Will & Harper, réa­li­sé par Josh Greenbaum, il suit ses deux pro­ta­go­nistes, Will Ferrell et la scé­na­riste du Saturday Night Live, Harper Steele, son amie de trente ans, au fil de leur voyage au cœur de l’Amérique, qui nour­rit un dia­logue sur le par­cours de femme trans­genre de Harper Steele. “Nous avons dis­cu­té du fait qu’en tant que femme trans­genre elle pour­rait se sen­tir dif­fé­rente en se ren­dant dans des endroits dans les­quels elle serait allée sans réflé­chir en tant qu’homme, et c’est ain­si que l’idée est née”, a racon­té Will Ferrell. “J’ai lan­cé l’idée : pre­nons la route, dis­cu­tons de ta tran­si­tion, de ce que cela signi­fie pour notre ami­tié, cela me don­ne­ra l’occasion de poser toutes les ques­tions que je me pose”, a‑t-​il poursuivi. 

L’odyssée qui s’ensuit les mène à tra­vers des bas­tions conser­va­teurs des États-​Unis, avec son lot d’étapes dans des bars miteux et à une course de stock-​cars. Bien que ponc­tué de moments comiques, le film s’avère très émou­vant. “Je crois que j’ai l’impression de t’avoir lais­sée tom­ber… Nous devons nous pré­oc­cu­per de la sécu­ri­té de Harper”, san­glote Will Ferrell, après la mau­vaise tour­nure prise par une ten­ta­tive d’interaction humo­ris­tique avec les habi­tants d’une ville texane.

Longue ova­tion

Mais le docu­men­taire fait sur­tout la part belle aux conver­sa­tions entre ces amis de trente ans, où Will Ferrell inter­roge Harper Steele sur les décen­nies pen­dant les­quelles elle avait le sen­ti­ment de devoir répri­mer sa véri­table iden­ti­té, ain­si que sur les aspects pra­tiques de sa tran­si­tion de genre. Le film, qui comme la plu­part des films pré­sen­tés au fes­ti­val indé­pen­dant de l’Utah, n’a pas encore de dis­tri­bu­teur, a été lon­gue­ment ova­tion­né lors de 
sa pre­mière mon­diale, lun­di. Harper Steele espère que la pré­sence de Will Ferrell dans le docu­men­taire contri­bue­ra à faire évo­luer les men­ta­li­tés au moment où les droits des 
per­sonnes LGBTQIA+ sont remis en ques­tion dans une grande par­tie des États-​Unis. 
Pendant le tour­nage, “de nom­breux pro­jets de loi ont été adop­tés dans tout le pays. C’est assez ter­rible. La situa­tion s’aggrave”, a‑t-​elle décla­ré. “J’ai un ami qui a fait des films très popu­laires, c’est ce qui a été déter­mi­nant. Je me suis dit que je pou­vais abu­ser de cette rela­tion”, a‑t-​elle plaisanté.

Will & Harper