Julie Delpy est de retour avec un huitième opus. Un drame dans le registre fantastique.
Actrice et cinéaste sans frontières, Julie Delpy n’aime rien tant qu’interroger les liens, amoureux et familiaux, dans ses films. My Zoé n’échappe pas à cette règle très personnelle. Pour le meilleur : son nouveau et septième opus est à la fois le plus audacieux et le plus maîtrisé de sa filmographie stimulante (Two Days in New York, La Comtesse, Le Skylab, Lolo…).
De fait, son sujet est troublant et sa manière de le traiter, bien plus encore ! My Zoé raconte ainsi le parcours d’Isabelle (interprétée par Julie Delpy en personne), une généticienne incapable d’accepter le décès accidentel de sa fillette adorée (la Zoé du titre). Cette chercheuse est d’autant plus inconsolable qu’elle s’est battue pour obtenir sa garde, méchamment empêchée par un ex-mari jaloux et amer. N’écoutant qu’elle-même, elle décide donc de tenter une expérience aux confins de la science, de l’éthique, du droit et du chagrin… pour retrouver son enfant.
Autant dire que My Zoé démarre comme un film âpre et tendu de Bergman, avant de basculer dans un registre fantastique, voire futuriste. Cela sans que jamais son récit ne donne le sentiment d’être brusqué ni forcé. Au contraire, il reste cohérent et déterminé, raccord avec le tempérament de l’héroïne. Le feu sous la glace ! Ajoutez une belle lumière nordique, qui renforce l’austérité des décors comme celle de la mise en scène, et vous comprendrez à quel point ce long-métrage brille par son talent et son originalité. En clair, l’amour maternel a rarement été interrogé avec autant de profondeur et de radicalité au cinéma…
![« My Zoé » , le feu sous la glace 2 MY ZOE 120x160 BD A 1](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2021/08/MY-ZOE_120x160_BD_A-1.jpg)