Charlotte a 17 ans, de Sophie Lorain
On n’est pas sérieux, quand on a 17 ans. Tout le monde connaît ce vers d’Arthur Rimbaud, qui ironise sur les jeux de l’amour et de la séduction à l’adolescence. Un goût pour la bagatelle que la société encourage volontiers si l’on est un garçon… Beaucoup moins si l’on est une fille, patriarcat oblige ! Précisément : la Canadienne Sophie Lorain a choisi de bousculer ces vieux clivages avec humour et acuité.
Son film a pour héroïne la très vive Charlotte, 17 ans donc, qui pense que sa vie est fichue après sa première rupture. Jusqu’à ce que cette Québécoise loquace (pas d’inquiétude, le film est sous-titré) trouve un petit boulot dans un magasin de jouets rempli de jolis vendeurs. De fait, on s’amuse bien dans ce lieu consacré au divertissement ! Surtout Charlotte, qui y enchaîne les aventures sans lendemain. Avant que le qu’en-dira-t-on et la morale sexiste ne la rattrapent. Mais cette frondeuse futée a un plan…
À la fois moderne et atemporel, grâce à son image en noir et blanc, Charlotte a 17 ans exhale beaucoup de fraîcheur. Sans doute parce que sa réalisatrice a totalement exclu les adultes de son récit. Ses jeunes protagonistes y parlent ainsi sans filtre (de sexe, beaucoup ; de sentiments, éventuellement…). Bien joué ! Non seulement son film est « fun », mais il est cash. Comme rarement. A. A.
Greta, de Neil Jordan
Isabelle Huppert hyper flippante en mère psychopathe ? Ça relève au bas mot du pléonasme, tant cette (grande) actrice a multiplié les rôles déviants/inquiétants tout au long de sa riche carrière. Pourtant, la dame épate encore dans le nouveau film de Neil Jordan. Mieux : elle en fait des tonnes, mais elle vise juste, comme souvent, puisque Greta est un film de genre – option horreur-épouvante –, qui joue à fond avec les codes. Autant dire que la rencontre, à New York, entre[…]