le film la place d une autre avec lyna khoudri a g et sabine azema sort officiellement au cinema photo dr 1642604050

"La place d'une autre" et "Memory box", les pépites en salles dès le 19 janvier

Une his­toire d'usurpation d'identité et une autre de recon­nexion avec le pas­sé de sa mère.

Danser sous les bombes

Que peut-​il bien se cacher dans l’imposante boîte que Maia, la mère d’Alex, reçoit par la Poste en ce jour de Noël ? Des cahiers, des lettres, des cas­settes audio, des pho­tos d’autrefois et sans doute autre chose… La séquence se déroule de nos jours, dans la blan­cheur oua­tée de Montréal, et tan­dis que Maia refuse d’affronter ce pas­sé
loin­tain, Alex s’y plonge à son insu, décou­vrant l’adolescence vibrante de sa mère pen­dant la guerre civile au Liban, en 1982…

Oscillant entre hier et aujourd’hui, mais aus­si entre secrets et sou­ve­nirs, Memory Box est un récit d’exil qui intrigue tel un puzzle et bou­le­verse tel un mélo. Son astuce la plus émou­vante ? Avoir attri­bué à Maia les cahiers que Joana Hadjithomas, la réa­li­sa­trice, a véri­ta­ble­ment adres­sés entre 1982 et 1988 à une amie par­tie vivre en France. Colorés, juvé­niles, gra­phiques, ils donnent à une bonne par­tie du film (la meilleure) l’allure d’un jour­nal intime dont les images se met­traient tout à coup à prendre vie…

Entremêlant fic­tion et docu­men­taire, textes et pho­tos, archives sonores et tubes des années 1980, la forme de Memory Box se révèle, de fait, très créa­tive. Mieux, elle dif­fuse une cha­leur inat­ten­due et une sin­cé­ri­té tou­chante. Raccord, en somme, avec l’énergie ado­les­cente de ses deux héroïnes : Maia, en 1982, qui danse sous les bombes, et Alex, en 2021, qui décide de bra­ver les non-​dits de son his­toire familiale. 

Memory Box, de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Sortie le 19 jan­vier 2022.

Une ques­tion de survie

Qui dit film d’époque, dit fort élan roma­nesque, a prio­ri. Celui-​là n’en manque pas, qui pro­pose un voyage dans le temps, en 1914, mais encore dans les méandres d’une socié­té très gen­rée et très com­par­ti­men­tée. Si loin… si proche de la nôtre. Ajoutez une héroïne infor­tu­née qui, n’ayant rien à perdre, entend se défaire de tous les cor­sets qui l’entravent et vous com­pren­drez aisé­ment pour­quoi il est si dif­fi­cile de résis­ter au qua­trième long-​métrage d’Aurélia Georges.

Voyez l’intrigue d’abord : fille de lavan­dière, Nélie a volé, « et même pire », pour man­ger. En clair, elle s’est pros­ti­tuée. Alors que la Première Guerre mon­diale éclate, cette jeune femme futée (elle a appris à lire) s’engage dans la Croix-​Rouge fran­çaise. Un soir, elle décide de prendre l’identité de Rose, une orphe­line d’origine bour­geoise qu’elle a vu mou­rir sous ses yeux. Elle se pré­sente alors à sa place chez une riche veuve, dont elle devient la lec­trice. Le men­songe fonc­tionne au-​delà de ses espé­rances, jusqu’au jour où le rêve se trans­forme en cauchemar…

Voyez la réa­li­sa­tion ensuite : sobre, d’un clas­si­cisme per­ti­nent, elle joue la carte du sus­pense et du cres­cen­do émo­tion­nel sans ver­ser pour autant dans l’excès. S’appuyant avec bon­heur sur trois comé­diennes épa­tantes, aus­si mys­té­rieuses qu’élégantes (Lyna Khoudri, Sabine Azéma et Maud Wyler), Aurélia Georges
délivre in fine un récit intense sur la place des femmes dans la socié­té et leur droit au bon­heur. Bien joué ! 

La Place d’une autre, d’Aurélia Georges. Sortie le 19 jan­vier 2022.

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