Sandrine Brauer, 51 ans, a monté sa boîte de production baptisée En compagnie des Lamas, il y a douze ans. Quinze longs-métrages plus tard, sa passion et son exigence restent inentamées.

« N’essayez pas d’imaginer ma journée type. Tout déborde et dérape en permanence ! Il y a une forme de temps fixe : celui du travail administratif ou comptable, que je délègue souvent, et un temps impossible à quantifier : celui que je passe à lire des scénarios ou à échanger avec les auteurs et les autrices. Je vis mon métier comme un compagnonnage. J’interviens à toutes les étapes de la fabrication d’un film : dès l’écriture, comme une sparring-partner des scénaristes, lors de la recherche de financements, en identifiant les organismes à qui demander des subventions, au moment du tournage, pour soutenir les réalisateurs et les réalisatrices, et lors du montage, étape cruciale pour façonner le propos. En tant que productrice, je suis chargée de la garantie de bonne fin du projet. Je dois le mener au bout, sinon ma responsabilité juridique et financière est engagée auprès des distributeurs ou des chaînes de télévision. À chaque fois, j’y crois. À chaque fois, j’ai le sentiment que je pourrais monter sur les barricades pour défendre le[…]