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"Hit the road", de Panah Panahi. ©Pyramide distribution

"Hit The Road", "Downton Abbey II" et "Ghost Song" les pépites ciné du 27 avril

Dans les salles cette semaine : une quête de liber­té, des retrou­vailles bri­tish et un docu­men­taire coup de poing. 

Échappée belle, Hit The Road, de Panah Panahi.

Des films ira­niens qui se déroulent dans une voi­ture, ultime espace de liber­té, on en a déjà vu. Beaucoup. Celui-​là, pour­tant, se démarque par sa fraî­cheur, son humour, sa beau­té. Mieux encore, le pre­mier long-​métrage de Panah Panahi (fils de Jafar Panahi, l’un des réa­li­sa­teurs les plus talen­tueux de son pays) donne à voir un voyage inédit. Inouï !

Il faut dire qu’emprunter le ton de la comé­die pour racon­ter une fuite – voire un exil dou­lou­reux – est assez inat­ten­du au vu du contexte poli­tique en Iran. De fait, Hit the Road suit avec un vrai sens du bur­lesque les tri­bu­la­tions d’une famille en route vers une des­ti­na­tion secrète. La mère rit de tout au volant, le plus jeune fils, un gar­çon­net volu­bile, ne cesse de chan­ter et de jouer avec son chien, tan­dis que le père, empê­ché par une jambe plâ­trée, vanne à tout bout de champ sur la ban­quette arrière. Seul le fils aîné, âgé d’à peine 20 ans, reste silen­cieux. Un mutisme qui n’empêche en rien le récit d’avancer, de res­pi­rer, de vibrer…

D’abord parce que cet humour tendre, taquin, sur­prend et charme tout le long, même si l’on sai­sit peu à peu qu’il camoufle de sombres inquié­tudes ( jamais vrai­ment for­mu­lées et ce mys­tère est aus­si la grande force du film). Ensuite parce que les acteur·rices rayonnent de natu­rel et de cha­risme. Et enfin parce que les pay­sages tra­ver­sés par ce véhi­cule fron­deur nous trans­portent. À tout point de vue ! Amples, variés, sublimes, ils rap­pellent com­bien l’être humain est pré­caire, incer­tain, minus­cule. Incidemment, ils témoignent de la qua­li­té du regard de
Panah Panahi, qui n’est qu’au tout début, gageons-​le, de sa route vers les som­mets du 7e art. 

Émouvantes retrou­vailles avec Downton Abbey II : une nou­velle ère, de Simon Curt.

Les mil­lions de fans de la série Downton Abbey vont pou­voir souf­fler un grand coup : cette deuxième adap­ta­tion sur grand écran est bien meilleure que la pre­mière ! Conçu comme une suite, avec de nou­veaux mariages et un décès (mais chut…), ce long-​métrage made in England ravit pour deux rai­sons. D’abord parce qu’il est tou­jours émou­vant de retrou­ver les figures fami­lières, un brin vieillis­santes, de la grande famille

Crawley et de ses domes­tiques (plus quelques petits nou­veaux). Ensuite parce qu’une par­tie de son intrigue se concentre sur le tour­nage, à Downton, d’un film hol­ly­woo­dien muet… puis par­lant (nous sommes en 1928, année char- nière). Ambiance tein­tée de gla­mour assu­rée ! Oscillant entre mélo et auto­dé­ri­sion bri­tish, cette fresque pim­pante est l’exacte incar­na­tion de ce que l’on nomme, outre-​Manche, un«feel good movie ».

Un flow tem­pé­tueux avec Ghost Song, de Nicolas Peduzzi.

À la fois hyp­no­tique et chao­tique, hal­lu­ci­na­toire et un brin fabri­qué, ce docu­men­taire dis­tille une curieuse ambiance de fin du monde. Sans doute parce qu’il déroule son récit dans la cité cré­pus­cu­laire de Houston, au Texas, tan­dis qu’un oura­gan approche. Sûrement aus­si parce qu’il accom­pagne les déam­bu­la­tions de trois jeunes mar­gi­naux (dont une cheffe de gang rap­peuse assez inou­bliable). Reste qu’en dépit de leurs aléas (dope et vio­lence, pour l’essentiel), ces âmes errantes, aban­don­nées, n’ont pas dit leur der­nier mot. Une rage ultime les anime, qui se nomme… musique. Non seule­ment elle irrigue leur sur­vie, et peut-​être leur rédemp­tion, mais elle finit par nous trans­por­ter. Plus encore, in fine, que la beau­té sau­vage des plans de Nicolas Peduzzi.

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