lesheritieres
© Emmanuelle Jacobson-Roques / Incognita / Arte France

« Les Héritières », chro­nique de la déter­mi­na­tion d’une élève brillante

À tra­vers l’histoire de Sanou, lycéenne de La Plaine Saint-​Denis qui fait son entrée dans le lycée pari­sien Henri-​IV, Les Héritières nous parle de méri­to­cra­tie, de soro­ri­té et des défis que pose l’intégration dans un milieu social dif­fé­rent du sien. À voir demain soir à 20 h 55 sur Arte. 

Peut-​on s’intégrer dans un nou­veau monde sans tra­hir d’où l’on vient et renier les siens ? Peut-​on vrai­ment par­ler d’égalité des chances s’il faut en faire plus que les autres pour jus­ti­fier sa place ? Autant de ques­tion­ne­ment que sou­lèvent Les Héritières, télé­film réa­li­sé par Nolwenn Lemesle, sur un scé­na­rio écrit par Johanna Goldschmidt et Laure-​Élisabeth Bourdaud. Pendant 1 h 20, elles nous racontent l’histoire de Sanou, (Tracy Gotoas), excel­lente élève d’un col­lège de Seine-​Saint-​Denis, clas­sé REP (réseaux d’éducation prio­ri­taire), qui fait sa ren­trée en seconde dans le lycée pari­sien Henri-​IV, encou­ra­gée et sui­vie de près par la conseillère prin­ci­pale d’éducation de son ancien col­lège, inter­pré­tée par Déborah François.

Le trio réalisatrice-​scénaristes aurait pu retra­cer en amont le par­cours de Sanou pour inté­grer le pres­ti­gieux lycée pari­sien. Elles ont pré­fé­ré nous racon­ter l’après : com­ment elle, qui fait ses devoirs dans le RER, peut trou­ver sa place dans un lycée où les élèves prennent de l’avance sur le pro­gramme de l’année pen­dant les vacances d’été ? Un déca­lage que le tra­vail et l’excellence aca­dé­mique ne suf­fisent pas tou­jours à combler.

L'importance du capi­tal cultu­rel et social

Car à Henri-​IV plus qu’ailleurs, avoir de bonnes notes ne suf­fit pas à être intégré·e. Il faut avant tout par­ta­ger le même voca­bu­laire, avoir les mêmes réfé­rences, la même liber­té… Les normes entre le Ve arron­dis­se­ment pari­sien et la Plaine Saint-​Denis sont bien dif­fé­rentes. En fili­grane et sans tom­ber dans le cli­ché, les scé­na­ristes ques­tionnent le concept de méri­to­cra­tie, qu’il est impos­sible de ne pas lier au capi­tal social et cultu­rel des enfants. 

Mais un coup de pouce vient faci­li­ter la vie de Sanou qui se voit offrir par l’Éducation natio­nale une bourse et une chambre étu­diante si elle accepte de tuto­rer Khady (Fanta Kebe), élève dans son ancien col­lège, elle aus­si brillante, mais plus inté­res­sée par la break dance que par sa can­di­da­ture pour inté­grer un lycée pari­sien hup­pé. Une solu­tion qui se trans­for­me­ra en bras de fer avec ses parents, réti­cents à l’idée de la lais­ser vivre seule, loin de leur quar­tier et de ses repères.

Les Héritières chro­nique cette année déci­sive pour Sanou : s'adapter à un nou­vel envi­ron­ne­ment et s'émanciper des siens, sans perdre son iden­ti­té. Un véri­table jeu d'équilibriste.

À voir demain soir sur Arte et dis­po­nible sur arte.tv jusqu'au 01/​09/​2021

La bande annonce : 
Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.