Une histoire de sororité électrique entre Déborah Lukumuena et Souheila Yacoub ou un thriller social avec la géniale Laure Calamy : difficile de choisir celui que vous courrez voir en salles !
Amies, contre vents et marées
Attention les secousses ! Entre les vagues, deuxième long-métrage d’Anaïs Volpé après Heis (Chroniques), déborde d’énergie, de rêves, de rires, de larmes et de talent. Jusqu’à l’excès peut-être, sauf que ces flux et reflux sont totalement justifiés. Margot et Alma, deux comédiennes de 27 ans, donneraient tout pour exister enfin dans ce métier si aléatoire et cruel. Ce sont aussi deux amies inséparables, par-delà les rôles, les jalousies et les affres de la vie (l’une tombe malade, l’autre va devoir la remplacer)…
Nul hasard si l’on se fait immédiatement happer par leur soif d’absolu ; nulle surprise si leurs tourments nous bouleversent et nous essorent. Anaïs Volpé privilégie, à juste titre, le mouvement, caméra à l’épaule, et filme à fleur de peau et de visage, inscrivant son récit dans l’urgence. Ça pulse, ça vibre, ça déferle, telle une ode à la création (on les voit répéter une pièce) ; ça résonne et ça réconforte, tel un hymne à la sororité. Amies, contre vents et marées ! Le message passe d’autant mieux que la réalisatrice s’appuie sur deux actrices ébouriffantes, les magnifiques Déborah Lukumuena et Souheila Yacoub.
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L’une et l’autre se sont formées sur les scènes de théâtre, l’une et l’autre témoignent d’un naturel confondant sur grand écran, idéal pour ce genre de cinéma-vérité. Leur alchimie est parfaite, raccord en tout point avec celle de leurs personnages. Bien joué, décidément…
Entre les vagues, d’Anaïs Volpé. Sortie le 16 mars.
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À bout de souffle
Une tension haletante électrise ce portrait d’une mère célibataire au bord de l’implosion. À plein temps, deuxième long-métrage d’Éric Gravel après le remarqué Crash Test Aglaé, dépeint sans temps mort la vie sans répit d’une héroïne du quotidien. Julie, la quarantaine, banlieusarde, court en effet de l’aube à la nuit tombante, luttant contre les aléas d’un train en grève, d’un boulot éreintant dans un palace parisien, ou d’un ex qui « oublie » chaque mois de payer la pension alimentaire de leurs deux enfants. L’interprétation au taquet de Laure Calamy, toujours digne dans ce rôle de battante vacillante, est phénoménale. À noter, le soin tout aussi emballant apporté à la musique (une composition électro dûment oppressante signée Irène Drésel). Beau travail !
À plein temps, d’Éric Gravel. Sortie le 16 mars.