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En salles le 22 juin : « Un fils », de Mehdi M. Barsaoui

Suspendue par le confi­ne­ment et la fer­me­ture des ciné­mas, la dif­fu­sion de Un fils est repro­gram­mée pour le 22 juin, date de la réou­ver­ture des salles noires. Pour notre plus grand plaisir.

Une famille presque parfaite

Un homme qui découvre, à la faveur d’un test san­guin, qu’il n’est pas le père de son fils. L’argument n’est pas nou­veau, c’est vrai. Mais un pre­mier film, Un fils, qui manie sus­pense et drame fami­lial avec dex­té­ri­té et sait relier l’intime au poli­tique, ça c’est beau­coup plus rare. Voire tout à fait embal­lant. 
Septembre 2011 dans le Sud tuni­sien, au len­de­main du Printemps arabe. Un cadre incer­tain, chao­tique, qui accueille jus­te­ment Meriem et Farès, ses pro­ta­go­nistes, lors d’un week-​end sous ten­sion. Beaux, riches et parents d’un gar­çon ado­rable, ils donnent l’image d’une famille par­faite au départ. Pourtant, lorsque leur Range Rover est assaillie par un groupe ter­ro­riste et que leur fils est griè­ve­ment bles­sé, tout bas­cule. Tandis qu’ils attendent une greffe pour leur enfant, dans l’enceinte confi­née de l’hôpital de Tataouine, un secret ancien va ain­si remon­ter à la sur­face… via le fameux test san­guin. 
Et c’est alors que le récit de Mehdi M. Barsaoui se trans­forme en un huis clos auda­cieux et pre­nant. D’abord parce qu’il inter­roge de façon très incar­née plu­sieurs thé­ma­tiques fon­da­men­tales (la pater­ni­té, le lien du sang, mais aus­si les droits des femmes et le poids de la reli­gion). De belle fac­ture, tou­jours au plus près de ses per­son­nages, la réa­li­sa­tion capte avec pudeur les dif­fé­rentes émo­tions tra­ver­sées par Meriem (culpa­bi­li­té, inquié­tude, humi­lia­tion) et Farès (colère, rejet, impuis­sance). Ensuite parce que le cha­risme et l’engagement des deux comé­diens, Najla Ben Abdallah et Sami Bouajila, sont impres­sion­nants (le deuxième a d’ailleurs reçu un prix d’interprétation à la Mostra de Venise). Et enfin parce que les muta­tions com­plexes de ce couple – et son éman­ci­pa­tion dou­lou­reuse – résonnent fine­ment avec celles de la Tunisie actuelle. 

Un fils, de Mehdi M. Barsaoui.

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